Nous sommes le 25 mai 1961, le temps est orageux au-dessus du Cap Canaveral, des éclairs zèbrent le ciel, Rocco Petrone est dans sa voiture, en route pour aller déjeuner à la cafétéria qui se trouve près du Hangar S.
Rocco Petrone a 35 ans, il dirige le « Heavy Space Vehicle Systems Office» du Launch Operations Directorate de Kurt Debus (qui deviendra le Centre Spatial Kennedy).
Assis à côté de lui, son collègue Albert Zeiler, un ancien de Peenemünde. Zeiler allume la radio, car le Président Kennedy est sur le point de s’adresser au Congrès lors d’une session extraordinaire, et des rumeurs prétendent qu’il va évoquer le programme spatial.
Le discours de Kennedy a déjà commencé. Lorsqu’ils arrivent sur le parking de la cafétéria, Petrone et Zeiler restent dans la voiture pour écouter l’intégralité du discours, la pluie tombe bruyamment sur la voiture, ils doivent « monter le son ».
Les paroles concernant le programme spatial n’arrivent qu’à la fin… «Je pense que cette nation devrait se mobiliser afin d’atteindre l’objectif, avant la fin de cette décennie, d’envoyer un Homme sur la Lune et le ramener sain et sauf sur Terre…»
Abasourdis, ils restent silencieux de longues minutes, puis Rocco Petrone se tourne vers Albert Zeiler et avec un large sourire lui dit : « Al, nous allons avoir du pain sur la planche !«