Contrairement à une croyance populaire fort répandue, le premier groupe d’astronautes n’a pas été recruté sur dossier de candidature.
En réalité, c’est en février 1959, que les pilotes d’essai satisfaisant aux critères de recrutement édictés par la NASA, reçoivent l’ordre, sans que le motif de la convocation ne soit spécifié (Blind Order), de se présenter, en civil, au Pentagone.
C’est là qu’ils apprennent qu’ils ont été sélectionnés pour participer à un programme visant à envoyer un homme dans l’espace, le projet Mercury. Après un entretien individuel, il doivent faire savoir si cela les intéresse, ou pas.
En janvier 1959, c’est en consultant les dossiers de 508 militaires, au ministère de la défense, que Stanley C. White, Robert B. Voas, et William S. Augerson ont choisi 110 pilotes (58 Air Force, 47 Navy, 5 Marines) répondant aux critères suivants* :
- Avoir entre 25 et 40 ans
- Mesurer moins de 180 cm
- Avoir une excellente condition physique
- Avoir un niveau licence ou équivalent de préférence dans le génie
- Etre diplômé d’une école de pilote d’essai
- Avoir au moins 1 500 heures de vol
- Etre un pilote d’avions à réaction, qualifié
« Tout ce que l’on demandait aux astronautes était de poser leur derrière dans une capsule juchée sur une fusée, et de faire un vol dans l’espace après un chimpanzé. » Walter Schirra
Chuck Yeager, (le premier pilote à franchir le mur du son) décrit la situation en des termes plus colorés : « Je ne voudrais pas avoir à essuyer de la merde de singe avant de pouvoir m’assoir dans cette capsule. »
Chuck Yeager, n’ayant pas de diplôme universitaire, n’a pas été retenu, de toute façon : « Ce n’est pas réellement voler, ce n’est pas piloter, c’est être un passager dans une capsule balistique. Ceci dit, de là-haut, la vue doit être belle. »
Et pourtant !
* Le président Eisenhower avait insisté pour que les futurs astronautes soient recrutés parmi les pilotes d’essai de la nation.