Grâce à leurs nombreux « chalutiers » bardés d’antennes, qui « pêchent » dans les eaux internationales au large de Cap Canaveral, et sur la trajectoire des fusées, sans compter quelques sous-marins, les soviétiques observent et sont à l’écoute…
Ainsi lors du deuxième vol d’essai d’une Saturn V, le 4 avril 1968, (SA 502 – Apollo 6) les ingénieurs soviétiques sont médusés. Ils ne peuvent croire à la diversité, au volume et à la précision des données retransmises en direct par télémétrie au centre de lancement.
Ils sont jaloux, selon les propres termes de Boris Chertok*, de constater que chaque ingénieur reçoit les données qui le concernent sur sa console ; et qu’il peut les visionner directement sur son moniteur, confortablement assis dans un fauteuil.
Ainsi par exemple, lors du premier vol de la Saturn V, le 9 novembre 1967, pas moins de 3 552 mesures, sont continuellement relayées en temps réel vers les consoles des ingénieurs du Centre de Contrôle des Lancements. (LCC – Launch Control Center).
En comparaison, en 1943, le nombre de mesures envoyées par télémétrie à partir d’une fusée A4, était de 4.
* Boris Yevseyevich Chertok, « Raketi i lyudi », Mashinostroenie, Moscou, 1994-1999. Autobiographie en 4 volumes de l’un des assistants en chef de Sergueï Koroliov. Traduction en anglais : « Rockets and People » / NASA History Office