Apollo 11, on enferme les héros

A leur retour, les premiers explorateurs de la Lune de la mission Apollo 11, ont été littéralement traités comme des pestiférés.

Avant de s’extraire du vaisseau spatial, ils ont dû revêtir une combinaisonétanche et un masque, qui les isole biologiquement du monde extérieur, puis s’asperger copieusement d’une solution antibactérienne (à base d’hypochlorite de sodium ou eau de Javel).

Après avoir atterri sur le porte-avions USS Hornet, l’hélicoptère 66, avec les astronautes et le médecin de la NASA Bill Carpenter toujours à bord, est descendu dans le hangar numéro 2, et remorqué à quelques mètres du MQF (Mobile Quarantine Facility). Une sorte de mobile-home Airstream, dans lequel les astronautes vont passer les trois premiers jours de leur quarantaine, ils y resteront confinés jusqu’à leur transfert vers Houston.  

Un observateur présent sur les lieux fera la remarque suivante : « Jamais des héros n’ont été accueillis de la sorte ».

Aucune accolade, aucune main serrée avant de prendre leurs quartiers dans le MQF.

Sur la porte de leur nouveau cocon, ils purent lire sur un écriteau: « Merci de ne pas nourrir les animaux »

* Biological Isolation Garment (BIG). Pour certains scientifiques, même si fort peu probable, il n’était pas impossible que les astronautes ramènent des agents pathogènes de la Lune.

Devant la vacuité de ces mesures préventives, les quarantaines seront supprimées après la mission Apollo 14.

Apollo 11 Le Retour
Pendant que les astronautes attendent dans le radeau de sauvetage, (de g à d  Collins, Armstrong, Aldrin) le Lt Clancy Hatleberg ferme l’écoutille et applique une solution à base de Bétadine.
Les astronautes d'Apollo 11 sur le Hornet descendant de l'hélicoptère
Les astronautes dans leurs combinaisons isolantes descendent de l’hélicoptère (de g à d  : Aldrin – Armstrong -Collins)
Les astronautes sur le point de pénétrer dans le MQF
Les astronautes sur le point de pénétrer dans le MQF.

Anecdote dans l’anecdote : On aperçoit sur chaque combinaison (photo n°2)  l’emplacement vide, au niveau droit du torse, où le  badge de la mission aurait dû normalement se trouver, fixé par du Velcro. Il se trouve que juste avant de quitter l’hélicoptère les astronautes ont donné leur badge à l’équipage du mythique Helo 66  [Un Sikorsky SeaKing SH-3D] en guise de reconnaissance et de remerciement.

L’équipage de Recovery One était composé par :

Le pilote : Don S. Jones

Le co-pilote : Bruce A. Johnson

Deux « Premiers Maîtres » (pour prêter assistance aux astronautes dans l’hélicoptère) :  Norvel L. Wood et Stanley G. Robnett.

3 badges pour quatre personnes !

 

Neil Armstrong, motus et bouche cousue

Personne ne savait à l’avance ce que dirait Neil Armstrong, en posant le pied sur la Lune.

Ni l’administrateur de la NASA, Thomas O. Paine, ni même le Président des Etats-Unis, Richard Nixon.

Neil Armstrong  n’en avait parlé à personne, pas même à sa femme, et personne ne lui a dicté ce qu’il devait dire.

La seule chose qu’il  a confié à Charlie Duke, qui ferait office de CapCom au moment de la sortie historique, c’est qu’il emploierait le terme  « Tranquility Base ».
Il ne voulait pas que Duke soit surpris !

C’est ainsi qu’au moment où le LM a atterrit sur la Lune, Neil Armstrong annonce :  « Houston, Tranquility Base here. The Eagle has landed. » (Houston, ici la base de la Tranquillité, l’Aigle a atterrit – l’indicatif du module lunaire d’Apollo 11 est  « Eagle »)

Merci M. Newton

« J’ai vu plus loin que les autres parce que je me suis juché sur les épaules de géants. » Isaac Newton

En 1969, Howard Johnson, alors président du Massachusetts Institute of Technology, rapporte une  merveilleuse histoire.

Un de ses amis qui faisait escale à Londres, quelques jours après Apollo 11, alla visiter l’Abbaye de Westminster.

En s’approchant de la tombe d’ Isaac Newton il aperçu une petite carte sur laquelle était inscrit :

Sir Isaac – l’Aigle a atterri !

Un inconnu a déposé une gerbe de fleur et une note similaire sur la tombe du président John F. Kennedy à Arlington quelques heures après le premier atterrissage sur la Lune. (Le Module Lunaire s’appelait Aigle)