Apollo 8, t’es gonflé quand même

Les astronautes de la mission Apollo 8 sont en orbite autour de la Terre, avant le « Go for TLI », (Injection Trans lunaire), nous sommes à 1 heure 13 minutes et 37 secondes dans le déroulement de la mission.

James Lovell, qui s’est glissé sous les couchettes pour effectuer un réalignement de la plate forme de guidage, accroche l’anneau, qui déclenche le gonflage automatique de son gilet de sauvetage, fixé sur la combinaison.

A la vue de son coéquipier avec sa « bouée » jaune gonflée autour du cou, Frank Borman, le commandant de la mission, lui jette un regard désabusé que Lovell n’oubliera jamais.

Afin de ne pas surcharger le système de recyclage de l’air, car le gonflage est assuré par une cartouche de CO2, le gilet de sauvetage sera dégonflé, en faisant passer le gaz par le dispositif qui sert à évacuer l’urine dans l’espace.

001:13:37 Lovell : Oh, flute !
001:13:38 Borman : Qu’est ce qu’il y a ?
001:13:40 Lovell : C’est mon gilet de sauvetage .
001:13:41 Borman en rigolant : Tu plaisantes ?

 

James Lovell offre un cadeau à sa femme

James Lovell avait emmené sa femme Marilyn et ses quatre enfants, Barbara, James, Susan et Jeffrey, au Cap, pour qu’ils assistent au lancement d’Apollo 8, bien conscient du caractère hautement historique de cette mission.
La veille de son départ, seul avec sa femme, il lui offre un petit cadeau. Il s’agit d’une photo noir et blanc prise par une sonde lunaire.
« Qu’est ce que c’est ? » demande t-elle.
« Je voulais juste que tu voies la montagne qui porte ton nom ».
James Lovell lui montre alors une structure montagneuse en forme de triangle qui se détache nettement de la surface plus foncée de la Mer de la Tranquillité. Il précise que c’est un point de repère qui sera utilisé par les astronautes de la première mission sur la Lune pour se diriger vers le site d’atterrissage. « J’ai appelé cette montagne le Mont Marilyn, toutefois le nom ne sera pas officiel, car il faudrait qu’il soit approuvé par l’Union Astronomique Internationale…« 
Marilyn s’en fichait, c’était le plus beau cadeau de Noël qu’elle n’avait jamais reçu !

Lors de leur première révolution autour de la Lune les astronautes d’Apollo 11 ont pointé une caméra vers la surface, Armstrong décrit ce qu’il voit, à un moment il dira : « Nous passons au-dessus du Mont Marilyn »

Le Mont Marilyn

Apollo 10 au-dessus du Mont Marilyn

Finalement, cette histoire aura une belle fin, puisque l’Union Astronomique Internationale, 49 ans plus tard, grâce à l’opiniâtreté du Dr Mark Robinson, professeur de géologie spécialiste de la Lune, finira par entériner le nom de Mont Marilyn, le 26 juillet 2017, à la plus grande joie de James et Marilyn Lovell qui avaient respectivement 89 et 87 ans.

« Elle a été stupéfaite », affirme Lovell. « Même dans l’exploration il peut y avoir du romantisme. »

On ne va plus à Acapulco !

Au début de l’été 1968, James Lovell avait fait une promesse à sa femme : toute la famille ira passer une semaine à Acapulco entre Noël et le Jour de l’An.

Ce 12 août, lorsque Jim Lovell rentre à la maison, Marilyn remarque que le visage de son mari a une expression particulière, lorsqu’elle lui demande ce qui ne va pas, ce dernier la prend par le bras et l’emmène dans son bureau, il ferme la porte et dit : « Je suis désolé de te dire ça, mais nous ne passerons pas Noël à Acapulco ».

Le couple avait déjà réservé au Las Brisas Resort.

Ne pouvant cacher sa déception elle s’exclame : « Comment ça nous n’allons pas à Acapulco ? Tu sera où si tu n’es pas avec la famille pour Noël ? »

Marilyn Lovell se rappellera toujours le visage radieux de son mari lorsqu’il lui annonce :

« Tu me crois si je te dis la Lune ? »