Apollo 17, système D sur la Lune

Lorsque Eugene Cernan, commandant de la mission Apollo 17, a fait tomber son marteau sur le « garde-poussière » arrière droit du Rover, le cassant net, c’est John Young (back-up Commander) qui a eu l’idée de plier des cartes géologiques plastifiées, et les attacher avec du ruban adhésif, et deux colliers de serrage d’un télescope, pour le réparer.

En effet, le volume de poussière soulevé par les roues était si important, qu’il était impossible de se servir du Rover sans gardes-poussière.

John Young a passé plusieurs heures à tester diverses méthodes, utilisant bien évidemment le même matériel que celui dont disposent les astronautes sur la Lune.

Pour ce faire, il s’est servi d’une réplique du rover qui se trouvait à Houston. Il a même revêtu une combinaison spatiale pour simuler avec précision le temps exact que durerait la réparation et sa faisabilité.

Lorsqu’on lui communique la procédure à suivre Cernan lancera : « Désormais vous pourrez m’appeler le réparateur de gardes-boue ! »

Harrison Schmitt ou un sourire sur la Lune

Le Pilote du Module Lunaire (LMP) de la mission Apollo 17, Harrison Schmitt, détient le record officieux de la « bouille la plus souvent visible sur la Lune».

En effet, on peut le voir à maintes reprises avec la visière dorée de son casque relevée, laissant apercevoir son visage orné d’une barbe naissante. Un géologue trop occupé par son travail, sur ce site unique, pour perdre son temps à se raser.

La plupart de ces photos ont été prises durant la dernière sortie extravéhiculaire alors que les astronautes se trouvent à la Station 6. La caméra du LRV (Lunar Roving Vehicle  / « Jeep lunaire ») était télécommandée depuis la Terre.

Harrison Schmitt ayant remarqué qu’elle suivait ses mouvements, l’a fixée droit dans la lentille et lui a fait son plus beau sourire !

Schmitt n’était pas plus inconscient que les autres, en réalité il avait rayé sa visière avec de la poussière de Lune en la nettoyant après les sorties précédentes, ce qui le gênait énormément dans son travail de géologue.

Aux injonctions répétées l’enjoignant à baisser sa visière, il a commencé par répondre calmement qu’elle était rayée qu’il avait du mal à voir à travers, mais au bout d’un moment, agacé, il finit par lancer : « Je pense que je suis assez grand pour savoir ce que je dois faire, je positionnerai ma visière comme je l’entends, alors arrêtez avec ça ! »

Il convient de préciser que la plupart du temps sa visière n’était qu’à moitié relevée…

Le premier scientifique sur la Lune a fait un boulot formidable et quelle plus belle image que ce visage souriant sur la Lune lors de la toute dernière « marche lunaire » du XXème siècle !

Harrison Schmitt sans visière protectrice

Harrison Schmitt –  « Un sourire sur la Lune ! »

Cernan et Scmitt

Eugene Cernan et Harrison Schmitt

Harrison Schmitt

Harrison Schmitt

A noter : les LMP d’Apollo XIV et XV ont descendu l’échelle du LM sans rabattre la visière, alors que la « EVA check-list » prévoit bien un « close sun visor » (abaisser le pare soleil). Ne pas rabattre la visière leur permettait de jeter un dernier regard à l’intérieur du LM avant de rejoindre leur commandant sorti en premier. Leur impatience à marcher sur la Lune explique certainement cet oubli sans parler du fait qu’ils voyaient peut être mieux les barreaux de l’échelle !

Pour une description complète et approfondie du LEVA (Lunar Extravehicular Visor Assembly) et des divers éléments de la combinaison lunaire, je vous conseille le lien suivant : http://www.de-la-terre-a-la-lune.com/apollo.php?page=a7l