John Aaron

John Aaron

Lors du « Plugs-Out Integrated Test » de la capsule 012 c’est John Aaron qui faisait office de EECOM (Electrical, Environmental and COMmunication officer) au Centre de Contrôle des Missions près de Houston. Il sait immédiatement que quelque chose d’effroyable s’est produit…

John Aaron n’était pas censé se trouver à la console EECOM ce soir-là, c’est son collègue et ami Rod Loe qui aurait dû être là,  mais c’était son anniversaire de mariage et sa femme avait organisé une petite fête à la maison, ils ont donc interverti leur rotation… C’est lui qui a vu sur son écran la pression au sein de la capsule monter vertigineusement puis les données disparaître, plus de télémétrie !

John Aaron qui sera si déterminant lors des missions Apollo 12 et 13 a été tellement bouleversé que Rod Loe a du venir le chercher et le ramener chez lui.

 

John Aaron, les années magiques Apollo

Pourrons-nous retrouver un jour les années magiques Apollo ?  Voici ce qu’en dit le génial contrôleur de vol, John Aaron, qui fut Apollo EECOM :

« Je discute avec des gens qui me disent, c’est quand même pas compliqué, tout ce que nous devons faire c’est penser comme il y a 30 ans, ce faisant,  nous pourrons facilement envoyer un homme sur Mars ! 

Je dis non, ce n’est pas possible. C’est un extraordinaire concours de circonstances qui a disposé les dominos comme ils l’ont été.

Avec l’audace qui caractérise les années soixante, le Président Kennedy a pu dire, « Je crois que cette nation devrait se mobiliser… pour envoyer un homme sur la Lune. »

Aujourd’hui, le Président Bush devrait dire : « Je crois que cette nation devrait considérer, après en avoir débattu avec le Congrès, la possibilité de créer une commission dont la tâche serait de définir un but au programme spatial, cet objectif pourrait être une mission habitée vers Mars. »

Une voiture ensablée

Ce soir-là, l’équipage d’Apollo 17 donne la coutumière petite fête d’avant vol, réservée uniquement au personnel habilité à entrer en contact avec les astronautes, pendant leur période de quarantaine.

La fête se déroule dans la désormais célèbre maison de la plage (Beach House), qui fut d’abord louée à l’année par le magazine Life pour les astronautes, puis rachetée et rénovée par la NASA. Une maison qui a une vue magnifique sur l’océan.

Après avoir bien mangé, bien bu et bien rigolé, il est temps pour les astronautes de s’absenter, pour assister à une conférence de presse au O&C building, qui doit se tenir à 20 heures.

Eugene Cernan prend sa Chevrolet décapotable et démarre… Mais la voiture ne bouge pas, les roues patinent sur le sable… Tout le monde sort pour voir ça, et en profiter pour se moquer un peu, chacun y va de son bon conseil : « avance un peu, recule »…

« Qu’est ce qui se passe, vous pouvez m’envoyer sur la Lune, mais vous n’êtes pas capable de m’aider à sortir cette voiture de ce foutu sable ! » hurle Cernan, qui, voyant les minutes s’égrener, devient de plus en plus irritable; la conférence de presse doit commencer dans quelques instants !

Finalement Guenter Wendt lui lance : « Pourquoi tu n’enlèves pas le parpaing qu’il y a sous ta voiture ! »

Pendant la réception, le génial Guenter Wendt s’était subrepticement glissé au-dehors, et avec l’aide d’un cric et quelques complices, avait disposé des parpaings sous la voiture afin que les pneus effleurent tout juste le sol !  Gotcha !