Cecile Grissom pose la main sur le vaisseau spatial de son fils

Quelques semaines avant l’incendie d’Apollo 1, survenu le 27 janvier 1967, les parents de l’astronaute Virgil « Gus » Grissom, Dennis (1903-1994) et Cecile (1901-1995) font le voyage depuis l’Indiana pour voir leur fils.

Ce dernier demande à Charles « Chuck » Friedlander (1928 – ), chef du Astronaut Support Office au Cap Canaveral (une antenne du bureau des astronautes pour les seconder, les assister lorsqu’ils sont au Cap ) de leur faire la visite des installations de lancement.

Cecile Grissom étant toujours très inquiète pour son fils, comme toutes les mamans, il avait demandé à Chuck Friedlander de la rassurer en lui parlant de toutes les mesures de sécurité.

Friedlander emmène les parents de Grissom au complexe de lancement 34, là, ils prennent l’ascenseur jusqu’au niveau huit, pour voir de près le module de commande. Cécile Grissom se retourne vers lui et demande : « Puis-je le toucher pour lui porter chance ? »

– Bien sûr.

Cecile Grissom tend le bras et pose la main sur le module de commande.

Charles Friedlander se demande souvent combien de fois Cecile Grissom a bien pu repenser à ce moment !

Virgil Grissom embrasse sa mère après son vol Gemini 3 (mars 1965). Crédit Photo : Ralph Morse/ LIFE
Les parents de Virgil Grissom après le premier vol de leur fils (juillet 1961). Lorsqu’un journaliste demande alors à Cecile Grissom si elle aimerait que son fils fasse la première mission sur la Lune, elle répond : « non ». https://outlet.historicimages.com/products/dfpa96205

Le coût de la mission Apollo 10

Le 18 mai 1969, jour du lancement d’ Apollo 10, des officiels de la NASA annoncent que le coût de la mission s’élève à 350 millions de dollars (2,437 milliards en dollars constants).

Soit, 185 millions pour la Saturn V (1,288 milliards USD 2019) , 55 millions pour le module de commande et de service (383 millions USD 2019), 41 millions pour le module lunaire (285,5 millions USD 2019), et 69 millions pour les « opérations », lancement, suivi, récupération (480,5 millions USD 2019).

Certains spécialistes ont remis ces chiffres en question, car ils ne tiennent pas compte des énormes investissements réalisés pour les infrastructures, que ce soit au sein des trois principaux centres spatiaux, et chez les contractants.

C’est ainsi qu’un expert de l’industrie a calculé que le prix de revient du module lunaire était plus proche de 100 millions, si l’on prenait en considération ce facteur. (696 millions en dollars constants)

Si l’on extrapole, le coût de la mission Apollo 10 serait donc, pour le moins, 143,9 % plus cher, et s’élèverait plutôt à 853,65 millions, soit 5,91 milliards de dollars en monnaie constante. Pour le moins, car le coût des infrastructures liées au développement, à l’acheminement des étages et à l’exploitation de la Saturn V est sans commune mesure avec celui dévolu au LM.

Pour ce qui est du coût moyen d’une mission Apollo habitée, sachant que le programme a coûté grosso-modo 25 milliards de dollars (1972) soit 152 milliards en monnaie constante (2019), il suffit de diviser ce montant par le nombre total de missions habitées,11, ce qui donne… 13,8 milliards de dollars !

La Saturne V d’Apollo 9 subit une cure d’amaigrissement

La Saturne V (AS-504) d’Apollo 9 a subi quelques modifications pour son quatrième vol, puisqu’elle est désormais considérée comme opérationnelle, et non plus dans sa phase recherche et développement.

Décollage d’Apollo 9, le 3 mars 1969. Crédit photo : NASA

Par rapport à la Saturne V (AS 503) de la mission Apollo 8, la masse sèche (sans propergols) du premier étage S-IC est passée de 137,89 tonnes à 134,08 tonnes, (-3,81 tonnes).

La masse avec propergols sera augmentée, passant de 2 177 tonnes à 2 243 tonnes (+ 66 tonnes).

Des 891 capteurs de mesure du premier étage il n’en reste plus que 648 (- 243). Les caméras et leur alimentation électrique dans le premier étage ont été désinstallées.

Le deuxième étage, S-II, est également un peu plus léger mais plus puissant que les versions précédentes. La poussée dans le vide des moteurs J-2 é été augmentée de 102 tonnes à 104 tonnes chacun. (Lors de la mission Apollo 8 seul l’étage S-IVB avait été muni d’un J-2 aux performances augmentées). La poussée totale du deuxième étage passant de 510 à 521 tonnes.

La masse sèche du S-II passe de 39,9 tonnes à 38,3 tonnes (- 1,6 tonnes), l’adaptateur inter-étage, de 5,35 tonnes à 5,29 tonnes (- 62 kg).

La masse avec propergols est augmentée passant de 469,5 tonnes à 484,9 tonnes. (+15,4 tonnes) Le nombre de capteurs dans ce S-II a été revu à la baisse, de 1 226 à 927 (- 299).

Les caméras du S-II avaient déjà été enlevées lors de la mission Apollo 8.

En ce qui concerne le S-IV B, la masse sèche passe de 11,98 tonnes à 11,47 tonnes, (- 510 kg) auxquels il faut ajouter la masse de l’adaptateur inter-étage, 3,6 tonnes.

La masse du S-IVB avec propergols a également diminuée, passant de 119,38 tonnes à 117,63 tonnes ( -1,75 tonnes). Le nombre de capteurs passe de 342 à 280 (- 62).

Dans la « case à instruments » (Instrument Unit), on passe de 339 à 221 capteurs. (- 118). Par ailleurs, un chronomètre de gyroscope, une sonde thermique, un distributeur de mesure, un enregistreur à bande magnétique, deux transmetteurs radio, un suiveur de tension, une batterie et six casiers d’instruments de mesure ont été supprimés.

Au total le nombre de capteurs est passé de 2 798 à 2 076 (- 722), soit une diminution de 25,8%.

Au décollage la masse totale de AS 504 est de 2 942,41 tonnes, 120,24 tonnes de plus que AS 503 dont la masse était de 2 822,17 tonnes.

Tous les chiffres sont donnés en tonne métrique, à ne pas confondre avec la tonne courte américaine qui est égale à 2 000 livres (907,18 kg). La tonne métrique, 1 000 kg, est égale à 2 204,6 livres.