Michael Collins a une idée en or

Quelque temps avant la mission Apollo 11, Michael Collins soumet une idée à Buzz Aldrin : « Tu sais Buzz, si tu veux garantir le succès d’Apollo pour le long terme, et faire que nous retournions sur la Lune encore longtemps, c’est très simple, il te suffit d’emporter avec toi une petite pochette remplie de poudre d’or, et d’en saupoudrer certains des échantillons que tu ramasseras là-bas. »

Kenneth A. Young, responsable de la Mission Design Section au sein de la Orbital Mission Analysis Branch  ajoute : « On continuera à aller sur la Lune, pendant les cent prochaines années pour trouver cet or. »

La réponse de Buzz Aldrin : « Oh non, je ne pourrais pas faire ça. Je ne pourrais pas faire ça. »

Le trajet des astronautes d’Apollo 11 sur la Lune à l’échelle d’un terrain de football

L’américain Eric Jones, le co-créateur de l’excellentissime  Apollo Lunar Surface Journal avec Ken Glover, et l’allemand Thomas Schwagmeier qui l’a traduit dans sa langue natale, ont eu l’idée géniale de reprendre, mission par mission, les trajets effectués par les astronautes sur la surface de la Lune, et de les superposer sur des sites terrestres connus. Apollo Traverse Maps Superimposed on Terrestrial Sites

C’est ainsi qu’ils ont eu l’excellente idée de choisir un terrain de baseball, ainsi qu’un terrain de football, après une suggestion de Joseph O’Dea, pour visualiser précisément le chemin parcouru sur la Lune par les astronautes d’Apollo 11. Effectivement, pour nous, européens, le terrain de foot est beaucoup plus parlant.

a11_traverse_terrain de foot

Selon la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) les dimensions d’un terrain de football doivent être de 105 m de long et 68 m de large, selon l’UEFA (Union of European Football Associations) les dimensions doivent être comprises entre 100 et 105 m, et, 64 et 68 m… Dans ce schéma le terrain fait 102 x 65 m.

USGS1978Apollo11

Crédit : U.S. Geological Survey – 1978

C’est Neil Armstrong qui s’est rendu au bord Sud de Little West Crater, à 61 mètres de distance du Module Lunaire, pour faire des photos. Cratère survolé juste avant l’atterrissage.

Lors de la dernière mission sur la Lune, Apollo 17, les astronautes s’éloigneront de 7,6 km du LM ; 124,5 fois plus loin !

Le programme Apollo devient une priorité nationale

Le 13 mars 1962, l’administrateur de la NASA James Webb (1906-1992) demande par écrit au président Kennedy (1917-1963) de bien vouloir donner au programme Apollo une priorité DX.

Le 18 janvier 1960 le président Eisenhower (14 octobre 1890 – 28 mars 1969) avait déjà conféré au projet Saturn la plus haute priorité nationale : DX.  

Dans le cadre du DPAS (Defense Priorities and Allocations System) il existe deux niveaux de priorité ; DX  (Highest national defense urgency – urgence maximale pour la défense nationale) et DO (Critical to national defense – crucial pour la défense nationale).

Une copie du mémorandum adressé au vice-président Johnson (1908-1973) qui préside le National Aeronautics and Space Council (NASC) est joint à cette missive.

Le 11 avril 1962, McGeorge Bundy (1919-1996), conseiller à la sécurité nationale du président Kennedy, par le National Security Action Memorandum n°144, informe ses récipiendaires que le président Kennedy, sur recommandation du NASC, a octroyé ce jour même au programme Apollo, le niveau de priorité DX, ce qui comprend le vaisseau spatial, les lanceurs, et les infrastructures.

Memorandum apollo DX bis

On notera dans ce document que McGeorge Bundy utilise agency au lieu de administration lorsqu’il évoque la NASA (National Aeronautics and Space Administration). Effectivement, à l’origine il devait s’agir d’une agence, avant de réaliser qu’une administration avait plus de pouvoir discrétionnaire.

A ce moment-là seulement 10 programmes bénéficiaient d’un classement DX : Atlas, Titan, Minuteman, Polaris, BMES, SAMOS, Nike-Zeus, Discoverer ; du Département de la Défense, ainsi que les programmes Mercury depuis mai 1959, et Saturn depuis janvier 1960, de la NASA. Sachant que le classement DX du programme Mercury doit s’achever à la fin de l’année calendaire 1962, et que de facto le programme Saturn sera intégré à Apollo, de même que certains pans du programme Gemini.

Une décennie plus tard le programme navette spatiale n’obtiendra qu’une priorité DO…