Isaac Asimov assiste au lancement d’ Apollo 17

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C’est à bord du paquebot SS Statendam qui croise à huit kilomètres au large des côtes du Cap Canaveral, que le scientifique et immense écrivain Isaac Asimov, assiste au décollage d’Apollo 17, son premier lancement « de visu »…

Peu après il publiera un recueil de 17 essais scientifiques intitulé « La Tragédie de la Lune ». Une partie du deuxième essai « Le Triomphe de la Lune » a été écrit alors qu’il était sur le Statendam.

C’est ainsi qu’il décrit le décollage :

« Apollo 17 s’est élevée dans les airs à la manière de la plus grosse luciole de la création. Elle a embrasé le ciel d’un horizon à l’autre, colorant l’océan en un gris orange, et le ciel à la manière d’un bol de cuivre renversé sur lequel les étoiles ont été effacées.
Elle s’est élevée lentement sur une gerbe de feu, et elle était déjà dans le ciel lorsque nous avons entendu quelque 40 secondes après l’allumage, le grondement des moteurs qui nous a sauvagement secoués
L’humanité faisait ainsi une tentative pour atteindre la Lune une sixième fois et déposer un onzième et douzième Homme sur sa surface. C’était le dernier envol de la série Apollo, le seul décollage de nuit, incroyablement spectaculaire et je suis ravi d’y avoir assisté. Cela prendra peut-être des décennies avant que l’on réitère une mission lunaire, après avoir créé une station spatiale, qui permettra de retourner sur la Lune plus facilement, plus économiquement, et de manière plus élaborée. « 

C’est son ami Richard Hoagland (1945 – ), qui n’avait pas encore basculé dans l’irrationnel et les théories conspirationnistes, qui avait convaincu Isaac Asimov, lequel préférait voyager par la pensée, de participer à cette croisière.

 

Kevin Steen, le programme Apollo sa sauvé vie

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Si Charlie Smith est l’invité le plus âgé à avoir assisté au lancement de la mission Apollo XVII, Kevin Steen peut se targuer d’être le plus jeune invité à bord du porte-avions USS Ticonderoga qui doit accueillir les astronautes au retour de leur périple lunaire.  Si la biographie de Charlie Smith est cousue de fil blanc, celle de Kevin Steen est bien réelle…

Cet enfant de douze ans (en 1972), blond aux yeux bleus, qui réside avec ses parents à Carefree en Arizona souffre depuis son plus jeune âge d’un cancer qui s’est déclaré au niveau d’un rein et s’est propagé à d’autres organes. En mai 1970 les oncologues  de la Clinique Mayo à Rochester dans le Minnesota, un des meilleurs hôpitaux des Etats-Unis, de renommée mondiale, avaient annoncé aux parents que leur enfant n’a plus que quelques mois à vivre… Au cours de la neuvième et dernière opération chirurgicale  ils se sont en effet aperçu que le cancer avait atteint pratiquement tous les organes, les muscles, les veines, ils ne peuvent plus rien faire, le cancer est généralisé!

Le père de Kevin, Orion Steen, appellera Wernher von Braun, avec lequel son fils correspond assidûment, et qu’il a rencontré, pour lui annoncer que Kevin est condamné, les médecins sont impuissants. Sa secrétaire à Washington, Julia « Julie » Kertes, (qui deviendra la secrétaire de James Fletcher l’administrateur de la NASA après le départ de von Braun)  se souvient que son patron a demandé à tous ses collaborateurs de prier pour Kevin…

Anéantis, les parents de Kévin, Orion et Helen Steen, prennent les dispositions de rigueur, achètent une concession funéraire, contactent les pompes funèbres… Ils se préparent à enterrer leur fils. Les mois passent, Kevin est toujours là… En 1972, contre toute attente, son cancer semble en rémission, mais telle l’épée que Denys l’ancien avait suspendue au-dessus de la tête de Damoclès, la maladie peut récidiver à tout moment et rapidement l’emporter ! Les cancérologues affirment qu’il produit chaque jour 100 000 cellules cancéreuses et qu’il s’en débarrasse aussitôt ! Lorsque von Braun apprend la nouvelle, il déclare : « Voilà la preuve de ce que peuvent accomplir les prières ! »

 « Il semblerait que Dieu ait un autre projet pour moi » clame Kevin.

Comme en est persuadé son père : « Une volonté implacable peut être plus forte que la chimie du corps. » Il ajoute :  « Ce sont nos prières et le programme Apollo qui ont sauvé la vie de notre fils !« 

Depuis son plus jeune âge Kevin Steen est vivement intéressé, c’est le moins que l’on puisse dire, par le programme spatial, il veut être astronaute, il ne pense qu’à ça, il collectionne les articles de journaux, tapisse les murs de sa chambre de posters, construit des maquettes, envoie des lettres à Wernher von Braun, aux astronautes…

Très vite sa situation de malade en phase terminale est connue de la NASA… Jack Swigert l’invitera au Centre Spatial Kennedy et lui fera faire le tour des installations, il sera invité à Houston au centre de contrôle des missions pendant le déroulement du vol Apollo 15, assistera au lancement d’Apollo 16, rencontrera Wernher von Braun, de nombreux astronautes et personnalités du programme spatial, il sera même reçu à la Maison-Blanche par Patricia Nixon…

C’est courant octobre 1972, qu’il reçoit une invitation émanant du vice-amiral John Lewis Butts, commandant des forces de récupérations du Pacifique des vols spatiaux habités, qui lui propose rien moins que de venir passer quelques jours à bord du porte- avions au moment de la récupération des astronautes d’Apollo XVII prévu pour le 19 décembre.

Le 15, il prend l’avion jusqu’à HawaÏ, puis un hélicoptère de la Navy qui l’emmène près de Samoa sur le Ticonderoga. Kevin Steen en fait la visite complète, barre même quelques instants le bâtiment, assiste aux opérations de récupération, accueille et côtoie les astronautes et personnalités lors des cérémonies officielles… Les pilotes de l’aéronavale lui offrent un blouson d’aviateur en cuir marron bardé d’écussons brodés ainsi qu’une casquette. « Quel beau cadeau de Noêl » s’extasie t-il à son retour, marqué par son périple !

Il sera nommé « ambassadeur » du programme Skylab et en 1975 sera invité au lancement d’Apollo Soyouz en compagnie d’autres jeunes malades du cancer. Kevin est désormais en rémission complète…

Totalement  guéri de son cancer, l’intérêt des médias s’estompe et Kevin qui attend avec impatience le premier vol de la Navette Spatiale retombe dans l’anonymat…

Du moins jusqu’en 1987 lorsqu’il refait la une des journaux, mais cette fois dans la rubrique faits divers… Alors âgé de 27 ans, il est recherché par la police de l’Arizona pour kidnapping, attouchements sexuels sur mineurs (dont une enfant de cinq ans), et d’autres délits. Début 1989 il est reconnu coupable, et incarcéré  !

La belle histoire se termine mal en définitive !

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Le gouverneur des îles Samoa (à g.), John Haydon serre la main du Vice-Amiral John Butts sous les yeux de Kevin Steen (Photo : The Haydon Museum)

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Kevin Steen en conversation avec l’astronaute scientifique Harrison Schmitt lors d’un dîner donné sur le porte-avions Ticonderoga (Photo: NASA)

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Sur l’aéroport de Pago-Pago dans les Samoa Américaines, Kevin Steen se trouve au milieu des astronautes, à gauche de Kevin sur la photo, Harrison Schmitt, derrière, Ronald Evans, et signant un autographe, Eugene Cernan.

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On aperçoit Kevin Steen derrière Harrison Schmitt

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 Kevin Steen discutant avec Ronald Evans. Eugene Cernan regarde en direction du photographe.

Eugene Cernan aimerait tant ne plus avoir le titre de dernier Homme sur la Lune

Eugene Cernan en décembre 2012

Lors des commémorations du 40ème anniversaire de la mission Apollo 17, Eugene Cernan déclara, qu’il aimerait tant ne plus être connu pour avoir été le dernier Homme sur la Lune.

« J’aimerais tant serrer la main de ce jeune homme ou de cette jeune femme, qui m’a remplacé, malheureusement de la façon dont les choses se sont déroulées, et de la manière dont elles semblent se profiler, je n’en aurai jamais l’occasion. C’est véritablement décevant. »