Wir Sprechen Deutsch

Alfred Worden, seul dans son module de commande avait eu l’idée de transmettre régulièrement vers la Terre la phrase « Bonjour la Terre, recevez les salutations d’Endeavour » en plusieurs langues.

Une manière de bien faire comprendre à tout le monde, que ce qu’étaient en train d’accomplir les astronautes Apollo, ne concernait pas seulement les Etats-Unis, mais l’humanité toute entière.

Dans la même veine, à 160:01 GET, (Ground Elapsed Time – Temps écoulé depuis le décollage) au début du troisième jour sur la Lune, le Capcom Joe Allen réveille David Scott et James Irwin en allemand : « Schön Guten Tag. Wie Gehts Euch ? » (Bien le bonjour, comment allez-vous ?)

David Scott répond : « Guten Morgen, mein Herr. Ist Gut. » (Bonjour monsieur, tout va bien)

Cet échange prémédité était une façon pour Allen et Scott de rendre un petit hommage à Wernher von Braun et son équipe de Huntsville, dont beaucoup étaient allemands, qui ont créé la gigantesque Saturn V, qui leur a permis d’atteindre la Lune !

La dernière lettre publique de Lyndon Johnson

Le lundi 22 janvier 1973 en début d’après-midi, (13:55 heure de Houston)  Lyndon Baines Johnson, qui fut le 36ème Président des Etats-Unis d’Amérique s’effondre, victime d’une crise cardiaque dans son ranch de Johnson City, à 70 km d’Austin, la capitale du Texas.  

Il est officiellement déclaré mort à 16:33 sur le tarmac de l’aéroport de San Antonio. Il avait 64 ans.

Comme sénateur il a rédigé le National Aeronautical and Space Act de 1958, qui a permis la création de la NASA, et comme Vice-Président de John F. Kennedy, il a dirigé le National Aeronautics and Space Council, lorsque les Etats-Unis ont décidé d’aller sur la Lune.

Le soir même lors d’une cérémonie organisée par le National Space Club*, intitulée  Salute to Apollo qui se tient à Washington, D.C., pour commémorer la fin de l’époustouflant programme Apollo, le Dr Edward C. Welch (l’ancien secrétaire du National Aeronautics and Space Council sous la présidence de Johnson) a lu devant l’assemblée la dernière lettre publique écrite par l’ancien Président. Des messages de Richard Nixon, Spiro Agnew et d’autres personnalités ont été lus également.

Dans cette lettre, datée du jour même, et simplement signée L.B.J, adressée personnellement à Edward Welch, il déclare :

« Peu de contretemps m’ont autant contrariés que ceux qui m’empêchent d’être avec vous ce soir. Toutefois par ce message, je souhaite rendre hommage aux pionniers de la conquête de l’espace qui ont fait du miracle Apollo, une réalité vivante. Ce fut beaucoup plus, tellement plus qu’une extraordinaire aventure dans l’inexploré et l’inconnu. Le programme Apollo restera comme un monument pour beaucoup de choses, le courage personnel de quelques hommes, parmi les plus talentueux que ce pays n’a jamais engendré, aux capacités technologiques et de management qui constituent le génie de notre système, et d’une coopération efficace entre les nations, qui nous a prouvé tout ce qui peut être accompli lorsque nous travaillons ensemble sur un glorieux objectif. Je considère Apollo, comme l’une des merveilles du monde, et je suis fier que mon pays, grâce à son savoir-faire et  ses dirigeants courageux et visionnaires, l’a donné en héritage à l’humanité »

A la fin du message, les lumières de la salle ont été tamisées, les 1 200 personnes présentes ont alors baissé la tête, pour se recueillir et observer une minute de silence.

Le 17 février 1973, le Centre des Vaisseaux Spatiaux Habités (Manned Spacecraft Center) est renommé le Lyndon B. Johnson Space Center (Public Law 93-8)
* Le National Space Club est une organisation privée, à but non lucratif, pour la promotion des activités spatiales.

Cinq colliers de flottaison Apollo lacérés

Le samedi 24 juillet 1971, à quelque 48 heures du lancement de la mission Apollo 15, cinq colliers de flottaison* ont été découverts lacérés, par ce qui semble être des coups de couteau, dans le hangar du 55th Aerospace Rescue And Recovery Squadron où ils étaient entreposés, à la base aérienne Eglin, au nord de la Floride.

C’est au cours de l’inspection du matériel avant son chargement à bord de quatre Lockheed HC-130** que le forfait a été découvert.

Chacune de ces grosses bouées gonflables, en forme de beignet coûte la bagatelle de 5 000 USD (1970) soit environ 26 000 USD actuels (2012).

Elles ne doivent  être utilisées que dans l’éventualité où le module de commande et ses occupants étaient dans l’obligation d’amerrir dans l’océan Atlantique en raison d’une défaillance de la Saturn V, sur le pas de tir ou lors de la phase ascensionnelle. (A l’issue des missions lunaires les amerrissages se font dans l’océan Pacifique).

Les bouées ont été très rapidement*** remplacées et le matériel endommagé envoyé au Pensacola Naval Rework Facility. Une fois réparées elles serviront pour les entrainements.

Fort heureusement, ce… sabotage, n’a aucunement affecté le bon déroulement de la mission.
 
Ce collier de flottaison sécurise le module de commande dans l’attente du porte-avion de récupération qui treuille ce dernier à son bord. Il permet accessoirement aux hommes-grenouille d’avoir un point d’appui pour les opérations d’extraction des astronautes, pour la pose des attaches, etc…

La bouée et le radeau de sauvetage standard de la Navy (7 places). A compter d’Apollo 13 ce radeau sera remplacé par un exemplaire spécialement conçu pour le programme Apollo. La bouée peut être jaune ou orange.

Le module de commande d’Apollo 11 et sa bouée à bord du porte-avion Hornet

Récupération du module de commande d’Apollo VI

** Les HC-130 sont des C-130 Hercules à long rayon d’action spécialement modifiés pour les opérations de recherche et de secours. Quatre appareils de la 55th Rescue Squadron  ont été placés en état d’alerte le jour du lancement (L’un, à la Patrick Air Force Base adjacente au Centre Spatial Kennedy et les trois autres appareils sur une base des Bermudes –  Un escadron basé aux Açores est également en alerte.)
*** A vol d’oiseau Eglin Air Force Base est situé à quelques 70 km de la Pensacola Naval Air Station où sont fabriqués ces colliers de flottaison.

Mes très chaleureux remerciements à Jean-Jacques GOURVENEC alias LM-5 à l’origine de cette anecdote. J-J GOURVENEC, est l’auteur des romans : Chasse au congre à LannilisScénario macabre à Saint-Pabu – Sortilèges au Conquet…