Barbara Cernan, être l’épouse d’un astronaute

La meilleure description de la situation, de ce que c’est vraiment que d’être l’épouse d’un astronaute, a été donnée par Barbara Cernan.

Barbara Jean Atchley, née en 1938,  s’est mariée avec Eugene Andrew Cernan (14 mars 1934 – 16 janvier 2017) le 6 mai 1961.

Ce dernier effectuera trois missions spatiales (Gemini 9, Apollo 10 et Apollo 17.) totalisant 23 jours 14 heures et 15 minutes de présence dans l’espace, dont quelque 73 heures sur la surface de la Lune.

« Être l’épouse d’un astronaute, c’est être seule la plupart du temps. Il est absent toute la semaine, toutes les semaines, et il n’y a pas de vacances pour se retrouver. Cela implique de faire fi de son ego, alors que le monde vénère votre mari. Cela signifie d’apprendre à changer une roue, à faire de la plomberie, de gérer l’argent et les problèmes domestiques toute seule. Vous devez régler les urgences familiales sans pouvoir demander l’avis de votre conjoint, et vous passez toutes vos soirées à attendre un coup de fil, juste pour entendre sa voix, car c’est tout ce que vous aurez de lui.

Devant les caméras, vous devez afficher un visage confiant, quel que soit votre degré d’anxiété, et endurer la douloureuse épreuve de voir vos chères amies à des funérailles, car elles sont désormais veuves. Vous devez dissimuler vos émotions et ne jamais montrer aucune faiblesse. Vous ne pouvez vous comporter de la sorte seulement si vous croyez dans le programme spatial aussi fort que votre mari. Vous appartenez à un club spécial dans lequel les règles de la vie normale ne s’appliquent pas. Vous faites partie d’une équipe, et devez être aussi efficace dans votre rôle, que votre mari l’est dans le sien. C’est la seule manière pour que cela fonctionne. »

Juste avant de demander le divorce, prononcé le 7 juillet 1981, Barbara dira au dernier Homme à avoir marché sur la Lune : « Mon nom ne sera jamais dans les livres d’Histoire comme le sera le tiens pour ce que tu as fait, mais je sais ce que moi j’ai fait. »

Sur les 30 astronautes des groupes 1, 2 et 3, seize ont divorcé, soit 53%.  Il convient toutefois de noter que six ont divorcé longtemps après le départ de leur mari du corps des astronautes, et sept astronautes sont morts dans des accidents entre 1964 et 1967.

Dans les années 1970, le taux de divorce aux Etats-Unis était de 4,4 pour 1 000 soit 0,44%.

ILC Dover, les signatures cachées des couturières

Roberta Pilkenton, couturière en chef, surnommée « Bert » par ses amis et collègues d’ILC Dover* a révélé que les couturières avaient apposé leur signature sur certains films de polyester aluminisé, le Mylar.

Le Mylar est constitutif de 5 des 14 couches de l’enveloppe extérieure de la combinaison A7L [(I)TMG – (Integrated) Thermal Micrometeoroid Garment]. Le Mylar a été intégré aux ITMG des combinaisons spatiales à partir de la mission Apollo 10.

C’est ainsi, par exemple, que la combinaison de Neil Armstrong, (actuellement exposée au Musée de l’Air et de l’Espace de Washington), renferme les signatures des couturières qui l’ont assemblée.

900 personnes d’ILC travaillaient pour le programme Apollo, dont quelque 83 couturières et coupeuses-tailleuses …

Une pensée pour Iona Allen (qui a notamment cousu les bottes de Neil Armstrong), Evelyn Kibler, Thelma Breedin, Ruth Embert (la poétesse), Joanne Thompson (spécialiste des gants), Jean Wilson, Eleanore Foraker…

* ILC Dover le fabricant de la combinaison lunaire, est une filiale de International Latex Corporation, spécialisée dans l’élaboration de matériaux flexibles hautes performances, qui compte une autre filiale célèbre : Playtex crée en 1947.

Les extravagants comptes à rebours de John Llewellyn

Normalement, lorsque l’on compte à rebours, on commence par un chiffre que l’on décrémente régulièrement jusqu’à zéro… « Dix, neuf, huit, sept, six… ».

Avec le contrôleur de vol, responsable de la rétropropulsion (retrofire officer) John Llewellyn, on ne savait jamais.

Pour décompter jusqu’à la mise à feu des rétrofusées, nécessaire au retour sur Terre d’un vaisseau spatial (il faut le ralentir), il pouvait commencer à quinze, passer de dix à huit puis annoncer neuf et sept. Quelquefois même, un petit peu à la bourre, «… cinq, quatre, un, mise à feu ! ».

En tout cas une chose est sûre, lorsqu’il disait « mise à feu » (retrofire), c’était toujours pile à la seconde…