Lors de la mission Gemini 5, l’astronaute Charles Conrad avait emmené dans son kit personnel plusieurs objets, dont :
Une médaille de St Christophe (le patron des voyageurs),
Une croix que sa mère lui avait confiée,
Une médaille représentant les Gémeaux (à la fois pour le programme Gemini qui porte ce nom d’après la constellation éponyme, et car il s’agit de son signe zodiacal),
Des drapeaux américains,
La bannière orange et noire de son Alma Mater, l’université de Princeton, dont il sort diplômé en 1953,
Ses « ailes d’or » de la Navy
A l’issue de son vol spatial il sera autorisé à porter ses ailes d’astronaute en or !
Il avait également demandé à Faith Freeman, si elle voulait qu’il emporte avec lui l’alliance de son époux.
Théodore « Ted » Freeman avait été sélectionné dans le troisième groupe d’astronautes, et est décédé l’année précédente, le 31 octobre 1964 à l’âge de 34 ans, dans le crash de son T-38.
Elle avait bien évidemment été extrêmement touchée par cette délicate attention…
Le 23 mars 1965, à cinq heures du matin, les astronautes Virgil Grissom et John Young sont réveillés.
Ils doivent se soumettre à un petit examen médical avant de prendre leur petit déjeuner d’avant vol, composé d’un steak et d’œufs, selon une tradition qui remonte au programme Mercury.
Lors de cet examen médical ils doivent fournir un échantillon d’urine à leur infirmière préférée, Dolores « Dee » O’Hara.
Cette fois, John Young fait particulièrement attention a bien fermer le bouchon du flacon, car quelques jours auparavant, lors d’un entrainement, il avait mis son échantillon du matin dans sa mallette pleine de documents relatifs à la mission…
Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir en ouvrant son porte-document que ses papiers étaient trempés…
A la vue de sa mine déconfite, Dee O’Hara avait immédiatement compris ce qu’il s’était passé, et avait éclaté de rire !
Lors de la mission Gemini VI-A, qui s’est déroulée du 15 au 16 décembre 1965, l’astronaute Walter Schirra s’aperçoit qu’en évacuant les urines dans l’espace, le liquide se transforme en petits cristaux gelés que le soleil fait briller, et qui se confondent avec les étoiles.
Jamais à court d’idées pour faire une petite blague, il s’empresse de prendre des photos de ce phénomène…
De retour sur Terre, les pellicules sont développées, et il mélange malicieusement les clichés ainsi obtenus avec les vraies photos astronomiques.
C’est ainsi qu’à l’occasion d’un débriefing, le docteur Jocelyn Gill, responsable des expériences scientifiques menées dans l’espace à bord des vaisseaux spatiaux de 1961 à 1973, en compulsant les tirages, tombe sur l’une de ces prises de vues particulières.
Elle reste un moment dubitative, retourne la photo dans tous les sens, et finit par demander à Schirra : « Wally, de quelle constellation s’agit-il ? »
« Jocelyn, ça, c’est la constellation… d’Urion ! » répond l’incorrigible Walter Schirra, qui vient d’épingler une nouvelle victime de ses blagues, à son impressionnant tableau de chasse !
Par une de ces coïncidences dont seul le hasard a le secret, il se trouve que le premier rendez-vous spatial de l’Histoire entre deux vaisseaux spatiaux, qui a eu lieu justement entre Gemini VI-A et Gemini VII, s’est produit « sous » la constellation d’ Orion !
Lors du programme Apollo, il fallait attendre la sublimation des cristaux d’urine après une vidange dans l’espace, pour effectuer un P52 (programme permettant la remise à zéro de la plate-forme inertielle) car sinon il était impossible de repérer les étoiles indispensables à cette opération.