Stage de survie au Panama

A l’occasion d’un stage de survie au Panama, dans le cadre du programme Gemini, Walter Schirra et son binôme James McDivitt, sont héliportés en pleine forêt, à une vingtaine de minutes de vol de la base aérienne Albrook, où se trouve le « Tropic Survival Center », pour subir l’épreuve en « conditions réelles ».

Les astronautes livrés à eux même, doivent passer deux nuits dans la jungle et mettre en pratique ce qu’ils ont appris.

Leur régime alimentaire se compose essentiellement de cœurs de palmiers, dont Schirra gardera un certain dégoût par la suite. Ayant mal évalué la résistance d’un tronc d’arbre pour installer son hamac, il se retrouve au beau milieu de la nuit avec les fesses touchant le sol !

Ils tentent de pêcher du poisson, mais sans succès.

La rivière au bord de laquelle ils se sont installés ne leur apportant aucune nourriture, Walter Schirra a l’idée de signaler leur position en utilisant les sachets de colorant utilisés en mer pour aider à la localisation des capsules et des radeaux de survie.

Chaque jour il en déverse un sachet, au grand dam des binômes se trouvant en aval. Ce colorant a une durée de vie dans l’eau de mer d’environ 12 heures avant de se diluer.

Ce subterfuge permet à l’équipage d’un hélicoptère de les repérer, et de leur larguer des vivres et du matériel. Les équipes de récupération et de recherche, à l’entrainement également, ne connaissent pas la position des « naufragés », qui n’ont pas de radio pour communiquer.

Peu à peu, les autres binômes quelque peu contrariés remontent la rivière jusqu’à l’origine de la «coloration», tels Thomas Stafford et Eugene Cernan, plus intrigués qu’en colère, lorsqu’ils ont vu l’eau se colorer en vert chartreuse, alors qu’ils étaient tranquillement en train de pêcher !
 
 
 

John Young, premier du groupe 2 dans l’espace

A la mi-1963 Deke Slayton annonce qu’ Alan Shepard et Thomas Stafford effectueront le premier vol habité du programme Gemini, avec Virgil Grissom et Frank Borman comme doublures.

Cette affectation fut rapidement bouleversée, en raison des ennuis de santé de Shepard, victime de la maladie de Ménière. Une affection de l’oreille interne, qui provoque notamment des crises de vertige giratoire, des acouphènes, et une hypoacousie. Shepard Interdit de vol, c’est  tout naturellement l’équipage suppléant qui est désigné pour cette mission Gemini III.

Peu après, Grissom appelle Borman pour lui demander de passer chez lui pour discuter. Borman accepte volontiers, l’entretien dure environ 1 heure.  Il ne saura jamais pourquoi, mais quelques temps plus tard on lui annonce qu’en définitive il ne volera pas sur Gemini III mais est nommé  commandant  de réserve sur Gemini IV. 

Grissom a préféré John Young , avec lequel il a sympathisé au cours d’un stage de survie dans la jungle du Panama. Ils étaient en binômes !

Le 13 avril 1964 cette affectation est rendue publique par Robert Gilruth. Les doublures de Virgil Grissom et John Young seront Walter Schirra et Thomas Stafford .

Voilà par quel concours de circonstances John Young fut le premier astronaute du groupe 2 à aller dans l’espace…

Il sera également le dernier du groupe 2 à aller dans l’espace !

 

John Young, besoin et nécessité

Sélectionné parmi les neuf astronautes du mythique groupe 2, le 17 septembre 1962, John Young, après avoir terminé l’entrainement de base, fut affecté à un domaine de compétences techniques pour aider au développement du vaisseau spatial Gemini.  

Bien que son premier choix fût   « Guidage, Navigation et Contrôle »,  il fut affecté à la partie « Systèmes Environnementaux et de Survie ».

Dans le cadre de ses responsabilités, John Young participa notamment à l’élaboration du système collecteur d’urine et du sac de confinement des matières fécales.

Il a fait un essai du « sac » en zéro-g lors d’un vol parabolique à bord d’un KC-135 et bien évidemment en conditions réelles lors du vol Gemini III.

Le test s’est déroulé très exactement pendant le laps de temps qu’il a fallu au vaisseau spatial pour survoler le Cameroun jusqu’à l’île de Canton, soit environ 12 minutes. Tout a bien fonctionné mais ce fut, salissant.

Heureusement le bactéricide contenu dans le sac, et le charbon du système de filtration de la cabine, a rapidement absorbé l’odeur.

Selon les propres mots de John Young : « L’expérience n’a pas été des plus plaisantes, mais valider le fonctionnement de ce système fut absolument nécessaire avant d’envisager les vols de longue durée. »

Les repas sans résidus, adoptés par les diététiciens de la NASA, permettaient de ne pas aller à la selle pendant trois jours maximum,  mais pas plus, au-delà il fallait bien trouver une solution !

« Etre astronaute apporte son lot d’épreuves et oblige à faire quelques sacrifices, mais nous étions prêts, voire enclins, à payer le prix ! »