Le choc juste avant l’amerrissage

Juste avant l’amerrissage, Virgil Grissom et John Young eurent une petite frayeur.

Pour bien comprendre ce qu’il s’est passé il faut regarder le schéma de la séquence de déploiement des parachutes ci-contre.

Après l’ouverture complète du parachute principal, Gemini 3 est suspendu verticalement par son nez (5).

A un moment Grissom doit actionner  l’interrupteur « Ldg att » (landing attitude), qui permet au vaisseau spatial d’être suspendu en deux points (6) et (7) afin qu’il soit orienté à 35 degrés par rapport à la surface de l’océan.

Lorsque Grissom a appuyé sur l’interrupteur, Gemini 3 est littéralement « tombé » sur place, envoyant les deux astronautes dans leur écoutille respective. Ce passage en position d’amerrissage a été si brusque, que la visière du casque de Gus Grissom a été brisée, et celle de Young rayée.

En comparaison, le choc du à l’impact avec l’océan, quelques minutes plus tard, a été doux.

Ils n’avaient pas suffisamment serré leur harnais de sécurité.

Le casque de Gus Grissom
Le casque de Gus Grissom. On aperçoit bien le trou dans la visière.
 

Gemini 12, ce n’est qu’un au revoir

Pour Gemini 12, le dernier vol du programme éponyme, lorsque James Lovell et Edwin Aldrin arrivent dans la White Room, ils aperçoivent une énorme affiche au-dessus de leur capsule.

Sur laquelle ils peuvent lire : « Last Chance !  No Reruns ! Show will close after this performance ! » (Dernière chance il n’y aura pas de rediffusion. Le spectacle se termine après cette représentation).

Gemini 12 – James Lovell et Edwin Aldrin saluant.

Une idée du grand Guenter Wendt, pour qui Gemini 12 est la dernière également… Enfin c’est ce qu’il croit !

Guenter Wendt était employé par McDonnell, et malheureusement, c’est North American qui a remporté l’appel d’offre pour la construction du module de commande et de service Apollo, il a donc dû quitter ses fonctions de Pad Leader.

Après la tragédie Apollo 1, les astronautes, Wally Schirra en tête, exigeront son retour*.

La NASA fera pression sur la direction de North American pour qu’elle engage l’emblématique Pad Leader des missions Mercury et Gemini, qui a toujours magistralement fait son travail, afin qu’il reprenne son poste. Ce qui fut fait ! 

Pete Conrad disait de lui :  » Il est très facile de bien s’entendre avec Guenter, il suffit de toujours être accord avec lui ! « 

* Le Pad Leader de North American s’appelait Donald Babitt. Sa première réaction fut de quitter le pas de tir avant de se raviser et revenir pour tenter de sauver les astronautes.

Une conférence de presse en toute décontraction

La conférence de presse d’avant vol, de la mission Gemini 4, s’est déroulée en présence de James McDivitt et Edward White, « équipage titulaire » et James Lovell et Franck Borman, « équipage de réserve ».

Lorsqu’un journaliste demande s’ils ont choisi un nom pour leur vaisseau spatial, James McDivitt répond: “Je ne sais pas, qu’est-ce qu’on joue à Broadway en ce moment ?” Un clin d’œil à Virgil Grissom, qui avait baptisé Gemini 3 “Molly Brown”, d’après la comédie musicale “The Unsinkable Molly Brown” qui passait à Broadway.

A la question de savoir si l’équipage s’entend bien il répond : « Je pense que j’ai passé plus de temps avec Ed depuis le 1er septembre qu’avec ma femme, on s’entend parfaitement, mais pour ces deux-là » désignant Jim Lovell et Frank Borman, « j’ai des doutes ».

Borman : « Nous formons un excellent groupe, d’ailleurs la nuit dernière Jim et moi avons eu un problème avec nos réservations, du coup nous avons dû passer la nuit ensemble dans la suite nuptiale du Georgetown Inn ».

Lovell : « Vous voyez, on ne peut pas être plus proche ! »

Toute la conférence de presse s’est déroulée ainsi.