Un gâteau géant pour John Glenn

Henri Landwirth voulait marquer le coup pour le vol orbital de John Glenn, Friendship 7

Il trouvait les reporters sympathiques, mais ils pouvaient être si fouineurs parfois, et quand ils avaient une idée en tête.

En ce moment, ils sont intrigués par ce gros camion frigorifique garé devant le Holiday Inn, juste à l’endroit où quelques jours auparavant Walter Cronkite avait tourné une partie de son Sunday Evening News.

Harcelé par les journalistes, Henri Landwirth finit par leur avouer qu’il y avait un gâteau géant à l’intérieur, mais les supplia de ne pas en parler.

Quel genre de gâteau ? Henri Landwirth voulait marquer le coup pour le vol orbital de John Glenn, Friendship 7, il avait fait confectionner un énorme gâteau en forme de capsule Mercury, grandeur nature !

Le gâteau géant

Le vol de Glenn fit l’objet de plusieurs reports, dix au total, il devait décoller le 16 janvier, il ne partira que le 20 février, la onzième tentative fut la bonne.

Le gâteau avait été cuit en plusieurs parties qui furent assemblées dans un camion de location, mais avec tous ces reports il fallait le garder au frais. En premier lieu, on utilisa un climatiseur, mais il fallut se rendre à l’évidence cela ne suffirait pas… Il faudra un camion frigorifique. Un autre problème, le poids du gâteau, comment allait-on décharger une « pâtisserie » de plus de  400 kg. Il faudra se procurer  une grue.

Pour couronner le tout,  personne ne devait connaître le nom de la capsule de John Glenn. Landwirth avait pu bénéficier d’une indiscrétion, mais il avait été prévenu, toute fuite le mettrait dans un gros pétrin.

Il avait reçu une enveloppe scellée qu’il avait mise à l’abri dans son coffre. Le directeur du projet Mercury, Walt Williams, l’avertit : « Ce que tu sais est top secret, si l’information est divulguée avant le communiqué officiel cela ne se passera pas comme ça, je te le promets ».

Henri Landwirth jure ses grands dieux que la photo ne sortirait de son coffre qu’une fois la mission accomplie.

Lorsque finalement John Glenn effectua sa mission, Henri Landwirth appela Charles Buckley, le chef de la sécurité des installations de la NASA du Cap Canaveral, pour faire entrer le gâteau géant, conservé tant bien que mal dans un camion frigorifique depuis 1 mois.

Buckley n’en croit pas ses oreilles : « Tu vas empoisonner tout le monde avec ton gâteau avarié, tu vas finir en taule ! Hors de question que je te laisse entrer ! »

Landwirth dû faire appel à des diététiciens qui analysèrent  le gâteau et le déclarèrent propre à la consommation.

Le vol de Glenn fut un succès, et le premier américain en orbite put enfin goûter son gâteau.

« Alors comment tu le trouves ? » demande Landwirth

« Très bon »  répond John Glenn

« Tant mieux. Tu ne me croirais pas si je te racontais tout ce que j’ai dû faire pour garder sa fraîcheur à ce gâteau ! »

« Je ne t’ai pas dit que je le trouvais frais ! »

 

Joe Schmitt fait monter la pression

Alors que Joe Schmitt effectue un test de pressurisation sur la combinaison de vol de Wally Schirra (Mercury –  Sigma 7), il décide de « monter » bien au-delà de la pression maximale recommandée par le fabricant.

Lorsque la pression atteint la valeur de 5 PSI, soit 0,352 Kg/cm2 ou 345 hectopascals, la combinaison explose, en faisant le même bruit que la détonation d’un pistolet.

La combinaison fut renvoyée à B. F. Goodrich qui la remplaça sans problème.

Juin 1965 - Joe Schmitt effectue les dernières vérifications sur les combinaisons des astronautes de Gemini IV
Joe Schmitt effectue les dernières vérifications sur les combinaisons des astronautes de Gemini 4 ( juin 1965)
 

Gordon Cooper, passage bas rapide

Il s’en est fallu de très peu, pour que Gordon Cooper ne fasse pas son vol Mercury. Le dernier de la série : MA-9, Faith 7.

Deux jours avant le lancement, alors que les préparatifs vont bon train sur le pas de tir, il n’a rien trouvé de mieux que faire un « passage bas » avec son F-102 au-dessus du site, les moteurs à pleine puissance.

On imagine le bruit assourdissant, les vibrations, et le souffle.

Furax, Walter « Walt » Williams (1919-1995) le directeur des opérations au Centre de Contrôle des Vols Mercury, appelle Donald « Deke » Slayton, chef du bureau des astronautes pour lui ordonner de remplacer Cooper immédiatement.

Après moult tractations, il finira par se calmer, et Gordon Cooper sera autorisé à faire son vol comme prévu.

On imagine la conférence de presse, avec Gordon Cooper, pour expliquer la situation !