Les vertus de l’appel d’offre

En 1958, 11 sociétés américaines envoient leur dossier en réponse à l’appel d’offre de la NASA pour développer et construire la capsule Mercury.

Les candidats sont : AVCO, Chance-Vought, Convair, Douglas, Grumman, Lockheed, Martin, McDonnell, North American, Northtrop et Republic.

Il faut ajouter Winzen Research Laboratories qui a envoyé un dossier incomplet.

Cet appel d’offre fera dire à certains astronautes dont Alan Shepard et John Glenn, que lorsqu’ils étaient dans leur capsule à attendre le lancement, une pensée furtive leur avait traversé l’esprit :

« Et dire que nous volons sur un engin, qui a été construit par la société qui a fait l’offre la moins chère ».

En réalité, c’est absolument faux.

Charles Conrad, le sujet numéro 8

Charles Conrad fait partie des 32 candidats (sur les 36 sélectionnés) qui acceptent de se rendre à la clinique Lovelace à Albuquerque, Nouveau Mexique et au Laboratoire Aéro Médical de la base aérienne de Wright Peterson à Dayton, Ohio.

Charles « Pete » Conrad – United States Navy

Ils seront soumis, pendant deux semaines, à une multitude de tests physiques et psychologiques.

Il s’agit des tests les plus complets qu’un homme n’ait jamais subis. Lors de la sélection du tout premier groupe d’astronautes.

Charles Conrad est le sujet numéro 8.

Au début il accepte de bonne grâce tous les tests. Il en demande souvent la finalité, mais la réponse du personnel médical est invariable : « Ce serait trop long à vous expliquer ».

Charles « Pete » Conrad fait preuve d’un humour ravageur, lorsqu’un psychologue lui présente une carte blanche après le test de Rorschach et demande : « Racontez-moi une histoire à partir de ce que vous voyez sur cette carte, numéro 8 ».

Pete Conrad : « Désolé, doc, je ne peux pas ! »

Le psychologue : « Ah bon ! » Il se penche sur la carte « Et pourquoi ? »

Pete Conrad : «  Parce qu’elle est à l’envers ! »

Le huitième jour il refuse de se laisser planter une aiguille dans le pouce à travers laquelle doit passer un courant électrique, car le médecin est incapable de lui donner la raison de ce test, tout ce qu’il obtient est un : « Cela fait partie de votre évaluation »

Le onzième jour, excédé par le comportement hautain des médecins et l’absurdité de certains tests, il fait irruption dans le bureau du général Al Schwictenberg, le responsable, et pose sur son bureau la poche qui contient son sixième lavement, en lui disant : «General, voici quelque chose pour vous souvenir de moi, sur ce, bonne journée» et il quitte la « clinique ». 

Quelques jours plus tard, il reçoit une lettre de la NASA lui signifiant que sa candidature n’est pas retenue.

Il apprendra plus tard que les médecins de Lovelace avaient décrétés qu’il était inapte au vol de longue durée.

En 1962 Charles Conrad fera partie des astronautes du groupe 2.

Il sera le troisième Homme à marcher sur la Lune.et totalisera plus de 1 179 heures (49 jours) de présence dans l’espace en quatre vols…  dont 26 jours dans la station spatiale Skylab !

 

Une drôle d’odeur

Un matin, Guenter Wendt arrive à l’usine McDonnell de St Louis où sont fabriquées les capsules Mercury.

D’habitude le hangar est propre et bien rangé, mais ce matin là, il y flotte comme une odeur de purin.

« C’est quoi cette odeur ? On se croirait dans une porcherie ».

Un technicien l’emmène alors un peu plus loin, et lui montre un enclos dans lequel se trouvent une douzaine de cochons.

Bien que la capsule soit supposé amerrir, il fallait prévoir l’éventualité d’un atterrissage.
Il était donc impératif de concevoir un siège, qui puisse absorber suffisamment d’énergie, pour ne pas blesser l’astronaute.

Il se trouve que la structure des organes internes du cochon et le ratio poids masse de son squelette, sont pratiquement les mêmes que celui de l’Homme.

On fabriqua donc des sièges spécialement conçus pour ces braves animaux et on les soumit à toutes sortes de tests. L’un d’eux consistant à les « laisser choir » d’une hauteur de quelques mètres, afin d’évaluer les qualités absorbantes des différentes configurations en nid d’abeille proposées par les ingénieurs.

Un centre de jeunes, des environs, apprécia les livraisons régulières de jambons et autres viandes de porc !