La prime de vol de John Glenn

Alors qu’il est dans l’espace, John Glenn (mission Friendship 7), a tout à coup une pensée très terre-à-terre, en évoquant la prime de vol que devra lui verser le Corps des Marines, dont il fait toujours partie.

Il annonce en riant, qu’avec ses trois orbites il va avoir une sacré prime…

John Glenn touchera un bonus de 245 dollars soit un penny par 4,8 km parcourus.

Beaucoup mieux qu’Alan Shepard qui a touché 14,38 dollars pour son vol suborbital de 15 minutes !

Histoire d’améliorer un peu l’ordinaire !

Gordon Cooper avait ajouté dans les rations de « boustifaille spatiale » de Walter Schirra , une mignonette de Scotch « Cutty Sark » et quelques cigarettes « Tarryton ».

En guise de clin d’oeil, il avait par ailleurs accroché à la poignée de contrôle du système d’attitude, un « ruban » Remove Before Flight . Il s’agit des « tags » que l’on trouve sur les avions de combat après leur maintenance « A retirer avant le décollage ».

Walter Schirra a bien rigolé en découvrant ces articles de contrebande. Si au cours du vol il dégustera un tube de bœuf aux légumes, et un tube de pêches, il ne touchera bien évidemment pas au Scotch, ni aux cigarettes.

Il attendra de se trouver sur le porte-avions de récupération pour savourer ce breuvage.

Bien qu’étant fumeur, il s’abstint d’en griller une… Déjà que les médecins furent surpris de trouver des traces d’alcool dans ses analyses de sang, ils l’auraient été encore plus s’il y avait eu de la nicotine !

Jusqu’à sa mort, Walter Schirra conservera précieusement les cigarettes, la bouteille vide et le « tag » !

Le vol de 10 cm de Mercury-Redstone 1

L’évocation du  « lancement » de la mission Mercury-Redstone 1, le 21 novembre 1960, fait, aujourd’hui encore, pleurer de rire ceux qui y ont assisté.

Il s’agissait du premier vol d’essai d’une capsule Mercury juchée sur une fusée Redstone. (Sans astronaute à bord)

 A la fin du compte à rebours, la fusée, celle là même qui doit envoyer le premier américain dans l’espace, est mise à feu. Elle décolle normalement, mais après avoir atteint 10 centimètres d’altitude, le moteur s’arrête net et elle retombe lourdement sur ses ailerons, vacille quelques instants, puis s’immobilise, sa base pudiquement enveloppée d’un nuage de fumée. Le cerveau de la fusée ayant enregistré l’arrêt du moteur déclenche la mise à feu de la  tour de sauvetage qui, dans un jet de chalumeau et de fumée, grimpe jusqu’à 1 200 mètres d’altitude laissant la capsule en place au sommet de la fusée…

Quelques secondes plus tard on entend un pouf, cette fois c’est au tour de la coiffe conique qui protège le compartiment des parachutes de la capsule, toujours fixée sur la fusée, d’être éjectée. Les spectateurs médusés voient cette dernière redescendre lentement au bout d’un mini parachute… Ce n’est pas fini, dans une sorte de « sproiing », jaillissent du nez de la capsule Mercury, les parachutes, qui se déplient lascivement le long de la fusée.

Cette suite d’événements digne d’un dessin animé de Tex Avery ne doit pas éluder le fait que la situation est des plus délicate, en effet, le système d’autodestruction de la fusée est toujours armé ; les batteries ont une durée de vie d’environ 24 heures… Si le vent se lève il s’engouffrera immanquablement dans les parachutes projetant le tout à terre… Kurt Debus, le directeur du centre, envisage un moment de faire tirer à la carabine sur la fusée pour vider les réservoirs, comme on le faisait à Peenemünde…

Finalement la fusée sera désarmée le lendemain, et la capsule Mercury intacte, sera réutilisée lors du vol Mercury-Redstone 1A du 19 décembre suivant, une mission qui sera un succès !

Cette tentative de lancement reste dans les annales, comme « le vol de 10 cm de Mercury-Redstone 1 » et ainsi que le remarqua ironiquement un ingénieur qui se trouvait dans le  blockhouse ce jour là : « Nous venons de battre un record, ce vol de fusée est sans conteste le plus court de l’Histoire »

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