Joyeux Noël dans l’espace

Il y a 47 ans, les astronautes de la première mission circumlunaire, Apollo 8, Frank Borman, James Lovell et William Anders, sont les premiers Hommes à passer un Noël dans l’espace, et restent à ce jour les seuls à l’avoir passé en orbite autour de la Lune.

A cette occasion chacun a lu un passage de la Genèse 1:1-10. Borman clôt cette retransmission, suivie par plus d’un milliard de terriens, par : « … Et de la part de l’équipage d’Apollo 8, nous terminons par, bonne nuit, bonne chance, et joyeux Noël. Que Dieu vous bénisse tous… vous tous sur cette bonne Terre. »

Cinq ans plus tard, en 1973, trois américains, et les deux premiers soviétiques, passent Noël dans l’espace, les premiers à bord de la station Skylab, Gerald Carr, William Pogue et Edward Gibson, les seconds à bord de Soyouz 13, Valentin Lebedev et Pyotr Klimuk.

Sachant que lors de la dictature communiste, tout était mis en œuvre pour détourner le peuple de la religion, et que les russes orthodoxes, utilisant le calendrier Julien, fêtent Noël dans la nuit du 6 au 7 janvier !

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Les astronautes de Skylab 3 confectionnent un sapin de Noël avec des tubes de nourriture.

En 1977 deux soviétiques passent Noël dans l’espace, Yuri Romanenko et Georgi Grechko à bord de la station Saliout 6…  10 ans plus tard, en 1987, Romanenko passera à nouveau un Noël dans l’espace à bord de la station Mir.

Côté américain il s’écoule 23 ans, après le dernier équipage Skylab, avant qu’un astronaute, John Blaha, ne fête Noël en orbite. C’était en 1996 à bord de la station Mir en compagnie des cosmonautes Valery Korzun et Alexander Kaleri. La guerre froide avait fait long feu…

Kaleri passera son deuxième Noël dans l’espace en 2003 à bord de la Station Spatiale Internationale.

Il se trouve que son co-équipier Michael Foale a également passé son deuxième Noël en orbite lors de cette huitième expédition sur ISS. En effet, après 5 vols spatiaux, il avait célébré son premier Noël dans l’espace en 1999 lors de l’unique mission d’une navette spatiale (sur 135) s’étant déroulée un 25 décembre, avec ses coéquipiers Curtis Brown, Scott Kelly, Steven Smith, John Grunsfeld, le suisse Claude Nicollier, et le français Jean-François Clervoy.

Ces sept astronautes qui ont donné au monde son plus beau cadeau en réparant le télescope spatial Hubble…

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Ils fêtent Noël dans l’espace – Mission STS-103 – En haut de g. à d. Steven Smith, Michael Foale, Curtis Brown, Jean-François Clervoy. En bas de g. à d. Claude Nicollier, Scott Kelly et John Grunsfeld.

Le premier Noël à bord de la station spatiale internationale s’est déroulé en l’an 2000, avec l’astronaute Bill Shepherd et les cosmonautes Yuri Gidzenko et Sergei Krikalev.

Depuis, une poignée d’Hommes passe chaque année les fêtes de fin d’années à quelque 350 km au-dessus de nos têtes !

Joyeux Noël à tous !

La formidable réponse de Neil Armstrong

Terriblement perspicace et spirituel, Neil Armstrong, comme toutes les personnes très intelligentes, était tout en modestie et en retenue.

Alors qu’il participe à un tournoi de golf, une femme l’interpelle et lui demande :  « Vous n’êtes pas quelqu’un que je devrais connaître ? »

Neil Armstrong lui fait cette formidable réponse :  « Probablement pas. »

John Glenn participe au jeu télévisé « Name That Tune »

Quelques semaines après avoir battu le record de vitesse de la traversée transcontinentale des Etats-Unis d’ouest en est, à bord d’un Crusader, le 16 juillet 1957, (cf John Glenn et le Projet Bullet), le commandant Glenn reçoit une invitation pour participer à un jeu télévisé très en vogue, « Name That Tune », présentée alors par le chanteur comédien George DeWitt.

Une émission de divertissement diffusée le mardi en « prime time » sur CBS, de 19h30 à 20h00, dans laquelle une équipe de deux candidats doit reconnaître des chansons dont la mélodie est jouée en direct par un orchestre sur le plateau. Vêtu de son uniforme des Marines, la poitrine bardée de décorations, John Glenn fait équipe avec un rouquin comme lui, un garçonnet de 10 ans, Eddie Hodges.

Name that Tune

Le jeu consiste à reconnaître un air joué en direct par un orchestre. Lorsque le candidat croit avoir trouvé la bonne réponse il doit se précipiter pour faire tinter une cloche de marine éloignée de quelques mètres, et donner le nom de la chanson !  A l’origine il fallait reconnaître trois chansons pour gagner la partie, le gain était de 10, 20 et 30 dollars pour la dernière bonne réponse, ce qui donne le droit à participer au Golden Medley qui consiste à reconnaître 5 chansons en 30 secondes.   (Les règles du jeu ont évolué au cours des saisons)

Le duo fonctionne à merveille, gagnant quatre semaines de suite et empochant au total la coquette somme de 25 000 dollars à se partager ! (L’équivalent de 227 000 dollars en 2015)

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« Même la moitié de 25 000 dollars est une somme colossale pour un pilote des Marines ! » dira t-il.  Après déduction des impôts il lui reste 8 000 dollars (67 000 USD 2015), dont il place l’essentiel pour financer les études universitaires de ses deux enfants, il en dépense tout de même un peu, notamment pour offrir un orgue électrique à sa femme Annie !

Cette émission porta chance aux deux candidats. Eddie Hodges, remarqué grâce à cette émission par la femme du producteur Meredith Wilson, décrochera quelques semaines plus tard un rôle dans la comédie musicale « The Music Man » (John Glenn assistera à la première) dont l’album raflera un Grammy Award. Il jouera  avec Frank Sinatra dans « un trou dans la tête » (dans lequel joue également le présentateur de « Name that Tune », George DeWitt), tiendra le rôle principal dans « Les aventures de Huckleberry Finn » de Michael Curtiz… Adulte, il quittera désabusé  le « show business » pour reprendre des études de psychologie, et embrassera une carrière de conseiller en psychologie.

Quant à John Glenn, il deviendra bientôt un héros national !

Anecdote dans l’anecdote :  lors de la troisième émission, le mardi 8 octobre 1957, qui se déroule 4 jours après le lancement de Spoutnik, George DeWitt ne manque pas de demander à John Glenn son sentiment sur le satellite soviétique :

« Pour ainsi dire, George, ils sont fantastiques » (Glenn emploie fort à propos la tournure idiomatique « out of this world », qui se « traduit » mot à mot par hors de ce monde et qui définit quelque chose d’extraordinairement bien ou bon, déclenchant l’hilarité des spectateurs). Il ajoute plus sérieusement et avec clairvoyance : « C’est une avancée non seulement pour les russes mais également pour la science internationale, nous sommes tous d’accord là-dessus. C’est la première fois que quelqu’un est capable d’envoyer un objet aussi loin dans l’espace et de l’y maintenir pour un certain temps, c’est probablement la première étape vers le voyage dans l’espace ou vers la Lune, qui se réalisera très probablement au cours de la vie d’Eddie »

DeWitt demande alors à Eddie Hodges si cela lui dirait de faire un voyage vers la Lune : « Non monsieur, je préfère être là où je suis » déclara t-il avec un large sourire.

L’extrait original de la première partie de « l’interview », faussement datée du 4 octobre 1957 par « The History Channel » :

Puis il pose la même question à John Glenn : « Aimeriez vous être le premier Homme à atteindre la Lune ? »

Ce dernier sourit puis répond : « Oui, bien sûr, George, j’aimerais beaucoup aller sur la Lune. Mais comme tout pilote d’essai, je testerais tous les équipements avant de démarrer un tel voyage. »

« Vous voudrez être certain d’atteindre votre destination ? »

« Bien sûr » répond Glenn. « Je veux être certain d’arriver à destination, mais également de pouvoir revenir. »

La réponse de John Glenn déclenche l’hilarité du public et des applaudissements nourris.