La devise des ancêtres de John Glenn

La généalogie de la famille de John Glenn remonte à plus de 500 ans.

Ses ancêtres étaient originaires d’Ecosse, les MacGlynn, une branche du clan MacKintosh. 

Pendant 500 ans la devise du clan MacGlynn était : « Alta Pete » que l’on peut traduire par viser haut, avoir des objectifs élevés, ambitieux…

Il y a 200 ans deux mots furent ajoutés, qui complèteront  cette devise d’une manière remarquablement prophétique pour John Glenn, ainsi le motto devient : 

« Alta Pete ad Astra », qui signifie « viser haut vers les étoiles » !

Un trait d’humour d’Alan Shepard

En 1989, lors des commémorations du 20ème anniversaire d’Apollo 11, Alan Shepard fait un petit discours face à un large public rassemblé dans l’auditorium du Centre Spatial Johnson.

Évoquant son premier vol, effectué le 5 mai 1961, la première mission spatiale américaine, il déclare avec beaucoup d’humour : « Lorsque Ham a refusé de monter dans la capsule, j’ai été obligé de le remplacer. »

On se rappelle que le sujet 65, un pan troglodytes prénommé Ham, a effectué un vol suborbital le 31 janvier 1961, quelques trois mois avant le sien, et avait même été entraîné pour effectuer un second vol spatial.

Un Ours dans la combinaison d’un Aigle

En juin 1970, deux cosmonautes, Andrian Nikolaïev et Vitali Sevastianov  battent le record de durée d’un vol spatial détenu depuis décembre 1965 par les astronautes Frank Borman et James Lovell. La mission Soyouz 9 a duré 17 jours et 58 minutes, celle de Gemini VII ; 13 jours et 18 heures.

Quatre mois plus tard ils effectuent une visite aux Etats-Unis qui se déroule du 18 au 28 octobre. Ils sont accueillis à l’aéroport de Washington par Neil Armstrong et Buzz Aldrin.

Aldrin les accompagne pendant toute la durée du séjour. Le 19 Ils déposent une gerbe sur les tombes de Virgil Grissom et Roger Chaffee au cimetière d’Arlington, ils rencontrent Wernher von Braun au Quartier Général de la NASA où ils donnent également une conférence de presse, le 20 à Houston ils se « crashent » à plusieurs reprises sur la Lune dans le simulateur Apollo, vont à l’Astrodome en compagnie de Neil Armstrong, du 24 au 26, en Californie, à Los Angeles, ils se rendent à Disneyland, au Jet Propulsion Laboratory, à San Francisco il se rendent notamment au Centre de Recherche Ames. Le 27 octobre à Seattle ils visitent les usines Boeing et font un vol à bord d’un 747, qui vient d’être mis en service…

Le 21 après-midi et 22 au matin la délégation soviétique visite le Centre Spatial Marshall à Huntsville en Alabama dont Eberhart Rees est alors le directeur, Wernher von Braun ayant été promu Administrateur Adjoint de la NASA en charge du Planning quelques mois auparavant. Au cours de cette visite, qu’ils sont les premiers soviétiques à effectuer, leurs hôtes vont leur réserver une surprise  de taille…

A ce moment-là l’astronaute Russell « Rusty » Schweickart qui a volé sur Apollo 9 est commandant de réserve de la première mission habité vers Skylab et est responsable du développement des outils et des procédures pour les sorties extra véhiculaires, qu’il met au point dans le NBS (Neutral Buoyancy Simulator) un bassin de 12 mètres de profondeur et 23 mètres de diamètre contenant quelques 5 millions de litres d’eau, qui permet de reproduire les effets de l’impesanteur, dans lequel est immergé une réplique de Skylab.

Lorsqu’il apprend que Nikolaïev, et Sevastianov qu’il a déjà rencontré lors d’un congrès de l’IAF, viennent visiter le Marshall alors qu’il sera présent, il lui vient une idée…

Il appelle un haut responsable de la NASA pour demander l’autorisation et en parle à Buzz Aldrin qui trouve l’idée excellente. Ainsi, lorsque l’on emmène les deux cosmonautes au Building 4705, leur expliquant le fonctionnement du NBS, Schweickart demande à brûle pourpoint : « Demain matin je dois y aller pour vérifier un truc, il y en a pour une petite heure, est-ce que l’un de vous veut venir avec moi ? »

Nikolaïev répond par la négative, mais Sevastianov accepte avec enthousiasme. Les techniciens du Marshall qui ne sont pas dans la confidence restent bouche bée.

Le soir même Schweickart lui explique le fonctionnement de la combinaison et les procédures. Inutile de préciser que Sevastianov en profite pour glaner le maximum d’informations.

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Ainsi le lendemain matin Sevastianov devient le premier soviétique à revêtir une combinaison spatiale américaine (le modèle A7L utilisé lors du programme Apollo, qui est un bijou de technologie).  La séance sous-marine dure environ une heure, au cours de laquelle Sevastianov dans le sas de sortie (AirLock) de la réplique de Skylab, récupère les magasins de pellicules du télescope extérieur de la station que lui tend Schweickart. Buzz Aldrin les accompagne en combinaison de plongée…

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Dans l’avion, puis dans la soirée, lors d’un dîner donné à Houston, Sevastianov demande à plusieurs reprises à Schweickart s’il s’est bien débrouillé. Ce dernier ne manque pas de le féliciter pour sa prestation !

Le lendemain les quotidiens titrent : « Première coopération spatiale américano-soviétique », et : « Un Ours dans la combinaison d’un Aigle » !  (L’image de l’ours est très utilisée pour représenter symboliquement la Russie et l’Union soviétique. Quant à l’aigle il est l’animal héraldique des Etats-Unis.)

L’histoire ne s’arrête pas là, car de retour en Union Soviétique, Sevastianov fera l’éloge de ce bassin qui permet de reproduire les effets de l’impesanteur et donc de répéter le déroulement complexe d’une sortie spatiale d’une manière très proche de la réalité.

Voici le lien vers un excellent article de Nicolas Pillet, webmaster du site Kosmonavtika, qui nous raconte la genèse de l’Hydrolaboratoire du centre d’entrainement des cosmonautes (TsPK) à la Cité des Etoiles, dont les dimensions sont identiques au bassin américain, et propose une photo de Sevastianov dans le NBS du Centre Spatial Marshall. http://www.kosmonavtika.com/basesorga/tspk/des/hydrolab/hydrolab.html

 Anecdote dans l’anecdote : La délégation soviétique refusera l’invitation du Centre Spatial Kennedy car elle savait qu’elle ne pourrait pas rendre la pareille, en effet Baïkonour est une installation top secrète…  A la fin de leur périple, interrogés par des journalistes pour savoir pourquoi ils ne sont pas allés au KSC, les soviétiques répondront qu’ils n’ont pas été invités !!!