Richard Truly, son plus beau cadeau d’anniversaire

Le 12 novembre 1981, après 12 ans d’attente, l’astronaute Richard Truly effectue enfin son premier vol spatial (STS-2, deuxième vol d’essai de la navette spatiale).

Une date d’autant plus mémorable que c’est le jour de son anniversaire !

Ainsi, par une de ces ironies dont seul le sort a le secret *, son « baptême spatial » coïncide avec son 44ème anniversaire.

Par analogie avec le déluge de feu lors du décollage, il lança : « Ce sera la plus grande bougie d’anniversaire que je n’ai jamais eue ». Richard Smith, le Directeur du Centre Spatial Kennedy, lui répondit, goguenard : « Je veux bien allumer la bougie si tu promets de ne pas l’éteindre ».

Lorsque Richard Truly arrive dans la salle à manger du quartier des astronautes, décorée pour la circonstance,  il a droit en plus du traditionnel petit déjeuner d’avant vol composé notamment d’un steak et d’œufs, à un énorme gâteau surmonté d’une navette spatiale, orné d’une magnifique bougie. Tout le monde entonne l’incontournable « Happy Birthday » pendant qu’il  essaye en vain de souffler la bougie… Il n’y arrivera pas, et pour cause, il s‘agit d’une de ces « bougies magiques » que l’on ne peut éteindre qu’en mouillant la mèche… Une bougie qui comme les fusées d’appoint et les moteurs de Columbia, quelques heures plus tard, ne se sont pas « éteints » permettant à Richard Truly de réaliser son rêve !

Certainement un de ses plus beaux cadeaux d’anniversaire !

* Initialement le lancement aurait dû avoir lieu le 9 octobre, mais il est reporté en raison d’une fuite dans le RCS (Reaction Control System). Le 4 novembre le compte à rebours est à nouveau interrompu à T-31 secondes en raison d’une surpression dans deux des trois APU (Auxiliary Power Unit) qui contrôlent le système hydraulique.

STS-1 et les otages de Téhéran

Un des innombrables télégrammes de félicitation que reçurent John Young et Robert Crippen après leur vol inaugural de la navette spatiale, STS-1, émanait des 52 ex-otages américains libérés par l’Iran le 20 janvier 1981.

Les astronautes leur firent parvenir à chacun une photo dédicacée avec un petit mot.

Mais pas n’importe quelle photo, puisque parmi les centaines de clichés pris lors de cette mission, ils ont choisi une vue de l’endroit où ces derniers viennent de passer 444 très longs jours… Téhéran.

Pas de pub dans la navette

En 1981 le célèbre homme d’affaire et philanthrope, Bob Lorsch, présenta un projet devant plusieurs membres du Congrès.

Son idée, que la NASA accepte la publicité à bord de la navette ! Selon lui l’agence spatiale pourrait facturer 1 million de dollars tout encart publicitaire emporté dans la navette, dont on garantirait une visibilité de 30 secondes, à l’occasion des retransmissions diffusées sur les chaines de télévision.

Le Congrès ne fut pas très emballé et les responsables de la NASA non plus. (Les statuts de la NASA lui interdisent de toute façon d’utiliser son activité à des fins commerciales.)

En 2004, Bob Lorsch déclara devant le Subcommittee on Science, Technology and Space du Sénat : «  A ce jour il y a eu 113 missions de la navette, si mon idée avait été mise en pratique, le programme spatial aurait pu empocher plus de 5 milliards de dollars ! »

L’agence spatiale russe n’a pas hésité quant à elle, à faire entrer quelques subsides en signant des contrats publicitaires, notamment avec les sociétés américaines, Pepsi et Pizza Hut.

Pizza Hut a payé environ 1,3 million de dollars pour avoir son logo sur la fusée Proton qui a lancé, le 12 juillet 2000, Zvezda, le troisième module de la station spatiale internationale.

Pepsi a déboursé 5 millions de dollars en 1996 pour que les cosmonautes de la station Mir, Yuri Onufrienko and Yuri Usachyov, gonflent une canette géante, l’envoient dans le vide spatial et prennent des photos…

Les russes continuent d’ailleurs à accepter de la pub sur la station spatiale internationale…

Pub Pepsi dans station MIR
Les cosmonautes Youri Usachyov et Youri Onufrienko à bord de la station Mir.