Nous sommes le 20 février 1962, John Glenn est installé dans Friendship 7, il est temps pour l’équipe de Guenter Wendt de procéder à la fermeture de la capsule, en posant et en fixant, à l’aide des 70 boulons nécessaires, le panneau de la trappe d’accès.
Alors que l’opération est à moitié terminée, une vis casse net, Guenter Wendt ordonne alors son remplacement, et en informe Walt Williams par téléphone, qui fait interrompre le compte à rebours.
Wendt récupère la vis et la met dans sa poche.
Cet incident nécessite le démontage complet du panneau, afin d’extraire le morceau resté à l’intérieur, une opération qui prend environ 22 minutes, pendant lesquelles la caméra de télévision fixe de la « White Room » retransmet les images des techniciens affairés, de dos, qui arborent le logo «Mc Donnell» sur leurs blouses blanches. James McDonnell, (Mr Mac, le grand patron) jubile, ravi de cette publicité gratuite !
A 8:05 le compte à rebours reprend et quelques instants plus tard tout le monde quitte la «White Room». Après le décollage Guenter Wendt retourne à son bureau qui se trouve dans le Hangar S.
En fin d’après-midi, il reçoit un coup de fil de John Yardley (ingénieur en chef du projet Mercury chez McDonnell) : «Mr Mac souhaiterait récupérer la vis cassée afin de la faire recouvrir d’une couche d’or et l’exposer dans les locaux du siège de la société à St Louis.»
Guenter Wendt regarde la vis et se dit : « aucune vis cassée ne ressemble plus à une vis cassée qu’une autre vis cassée » et il se trouve justement que dans le Hangar S, il y a quelques vis de trappe Mercury dans le même état !
Guenter Wendt se rend donc au bureau de Yardley, pour lui donner l’objet. «Tu sais Guenter, il n’y a qu’une seule personne qui sait si cette vis est vraiment la bonne » lance-t-il en l’examinant longuement dans ses mains, il ajoute : « Tu jurerais sur une pile de Bibles que c’est bien la bonne ?»
« Tu as des Bibles sous la main ? » demande Wendt.
Comme il n’y avait pas de Bible alentours, ce que Wendt savait pertinemment, il fut convenu qu’il s’agissait là de la vraie vis.
Il se trouve que dans la collection personnelle de Guenter Wendt, il y en a justement une qui lui ressemble étrangement !