Voici ce que Harry Schwartz (1919-2004), le spécialiste de l’URSS et des pays de l’Est du journal The New York Times, écrivait dans le numéro du 27 juillet 1969 :
« Une combinaison de facteurs psychologiques, techniques et politiques ont permis aux Etats-Unis de gagner la course à la Lune, au détriment de l’URSS.
Moscou a fait preuve de présomption en sous-estimant la capacité des américains, a ignoré la technique du rendez-vous lunaire choisi par les Etats-Unis, a évincé Nikita S. Khrouchtchev, friand d’exploits spatiaux et de la propagande qu’ils engendrent.
Les nouveaux dirigeants soviétiques ont changé les priorités en se concentrant sur les problèmes domestiques.
Depuis que les américains ont atterri sur la Lune deux réactions radicalement différentes ont vu le jour en Union Soviétique.
D’un côté, les scientifiques, les ingénieurs, et beaucoup de personnes dans la rue, ont ressenti de l’admiration, de l’autre, les idéologues et responsables de la propagande, plutôt très mécontents, qui dissimulent à peine leur déception, que ce ne soient pas des cosmonautes soviétiques qui aient atterri sur la Lune. »