En 1962, lorsque le Space Task Group de Robert Gilruth fut transféré de Langley à Houston, les incessantes allées et venues à bord de ce vieux Convair C 240, dont la vitesse de pointe ne dépassait pas les 350 km/h, étaient loin d’être idéales. La NASA se prépare à envoyer des Hommes sur la Lune, alors que ses cadres se déplacent dans un vieux coucou !
Robert Seamans décide alors de convaincre James Webb d’acquérir un avion à réaction qui diviserait par deux le temps des trajets.
James Webb : « Il est hors de question d’avoir ce genre d’avions dans notre organisation, parce que les membres du Congrès impliqués dans le programme spatial voudront l’emprunter. Non, pas de jet chez nous ! »
Finalement, Robert Seamans propose à Webb d’acquérir un Gulfstream I, (Grumann G-159) un avion à hélices avec un moteur à réaction, suffisamment lent pour que les membres du Congrès préfèrent les avions plus rapides de l’US Air Force, qu’ils peuvent utiliser à leur entière discrétion.
En définitive, la NASA acheta quatre Gulfstream 1, un appareil fut basé à Washington, un au Marshall, un à Houston et le dernier au Cap.
Chacun peut transporter 11 passagers. Ils ont une vitesse maximale de de 560 km/h, et une vitesse de croisière de 470 km/h, pas très rapides, mais plus que ce vieux Convair CV-240.
C’est ainsi que pendant plus de trente ans les cadres de la NASA se déplaceront dans ces Gulfstream I…
Anecdote dans l’anecdote : En 2004 la NASA possédait sept avions d’affaires, comptabilisant pour cette année-là, le transport de 10 000 passagers pour un total de 6,4 millions de km. (Le Gulfstream I du Centre Spatial Johnson a été mis à la retraite en mars 2005).
En août 2005 un rapport de le GAO (US Government Accountability Office), l’équivalent de notre Cour des Comptes, dénonçait le gaspillage des fonds publics relatifs à l’utilisation et l’entretien de ces avions. Si les collaborateurs de la NASA avaient utilisés les transports aériens, l’agence aurait pu économiser 20 millions de dollars (années fiscales 2003, 2004) !
Pour les anglophones, la rapport détaillé de cet audit.