Avec trois représentants de l’aéronavale à bord d’Apollo 12, cette deuxième mission lunaire ne peut être que fortement imprégnée de la culture navale.
A commencer bien entendu, par les indicatifs choisis pour le module de commande et le module lunaire, respectivement Yankee Clipper et Intrepid, deux célèbres navires. Ainsi que le badge de la mission aux couleurs de la Navy, or et bleu, sur lequel un gréement trois mâts, un Clipper, vogue vers la Lune.
La vie des marins sur un navire de guerre est rythmée par divers signaux sonores (clairon, sifflet, sirène, klaxon…) Chaque instrument a bien évidemment plusieurs sonneries en fonction de l’information à transmettre.
Ainsi, un matin, les astronautes sont réveillés par la sonnerie du clairon (Reveille bugle call). A l’heure des repas « Mission Control » leur passe l’appel au clairon correspondant (Mess call).
Les astronautes entendront également le son du sifflet, qui donne l’ordre de nettoyer le pont de la proue à la poupe et de se débarrasser des déchets (Sweepers, man your brooms )
En atteignant l’orbite lunaire, Pete Conrad annonce : « Yankee Clipper avec Intrepid en remorque, sont arrivés à bon port ».
Quelques temps plus tard Conrad rapporte : « Nous sommes tous les trois collés aux hublots à admirer la Lune », il ajoute : « Ce n’est pas l’endroit idéal pour passer son temps de repos».
Pete Conrad utilise le terme vernaculaire liberty qui signifie que le marin n’est pas en service, il est en repos, mais doit rester « disponible » par opposition au terme leave qui correspond à la permission.