Le lundi 20 janvier 1969, lors de son discours d’investiture, juste après avoir prêté serment, le nouveau Président des Etats-Unis, Richard Nixon (1913-1994) a notamment déclaré :
« » A ceux qui voudraient être nos adversaires, nous les invitons à une compétition pacifique, non pas pour conquérir des territoires ou étendre une domination, mais pour enrichir la vie de l’Homme. Alors que nous explorons les étendues de l’espace, allons sur ces nouveaux mondes ensemble, non pas pour les conquérir, mais comme une nouvelle aventure à partager…
Il y a quelques semaines à peine, nous avons partagé la gloire de la première vision de notre Monde tel que Dieu le voit, comme une sphère isolée réfléchissant la lumière dans la nuit. Alors que les astronautes d’Apollo survolaient la grise surface de la Lune, la veille de Noël, ils nous ont décrit la beauté de la Terre, et d’une voix si claire malgré la distance nous séparant, nous les avons entendu évoquer la bénédiction de Dieu et sa bonté.
A ce moment-là, cette vision de la Terre depuis la Lune a tellement bouleversé le poète Archibald MacLeish, qu’il a écrit :
« De voir la Terre, comme elle est réellement, petite et bleue et magnifique, flottant dans ce silence éternel, c’est nous voir tels que nous sommes, tous des passagers de cette Terre, frères sur cette beauté lumineuse dans le froid éternel, des frères qui savent désormais qu’ils sont vraiment frères. »*
En ce moment de triomphe technologique, les hommes ont tourné leurs pensées vers leur foyer et l’humanité, réalisant depuis cette perspective lointaine que la destinée de l’homme sur la Terre n’est pas divisible, nous révélant que quelle que soit la distance que nous atteindrons dans le cosmos, notre destinée n’est pas dans les étoiles mais bien sur Terre, entre nos mains et dans nos cœurs. » »
Lors de la parade** qui a suivie, figurait un char de la NASA (photo ci-dessus issue de la Nixon Presidential Library) sur lequel étaient disposés une maquette grandeur nature du Module Lunaire (avec deux astronautes factices pour donner l’échelle) et le vrai vaisseau Apollo 7.
Les astronautes Walter Schirra, Donn Eisele, et Walter Cunningham précédaient le char dans une voiture décapotable. Il faisait 2°C ce jour là à Washington D.C.
Exactement six mois après l’investiture de Richard Nixon, Neil Armstrong et Buzz Aldrin marchent sur la Lune !
* Publié sur la première page du New York Times le jour de Noël 1968 « A Reflection : Riders on Earth Together, Brothers in Eternal Cold »
**C’est la première fois qu’un char NASA et des astronautes faisaient partie de cette parade. Lors de la deuxième parade de Nixon, le 20 janvier 1973, c’est une maquette du « rover lunaire » qui est présentée. A ce moment-là, le programme Apollo a vécu ! Nixon n’avait-il pas déclaré : « …quelle que soit la distance que nous atteindrons dans le cosmos, notre destinée n’est pas dans les étoiles mais bien sur Terre, entre nos mains et dans nos cœurs. »