Le 8 avril 1970, 3 jours avant le lancement de la mission Apollo 13; le New York Times publie une interview du nutritionniste en chef du Centre des Vols Spatiaux Habités (actuel Centre Spatial Johnson), le Dr Malcolm Smith.
« Utiliser plus souvent des cuillères, des bols, et des ustensiles permettant d’appliquer des garnitures pour sandwich sur des tranches de pain frais, permettront aux astronautes d’ Apollo 13 de manger plus normalement que sur les précédentes missions.
Le porc lyophilisé et les pommes de terre en gratin contiendront des morceaux et n’auront plus la consistance de la nourriture pour bébé, mais le repas sera toujours tiède.
Une plus grande gamme de pain frais a été cuite pour la mission Apollo 13, dans des poêles à couvercle, permettant de produire une croûte uniforme et éviter la formation de miettes, ce qui fut un problème avec les anciens sandwiches lyophilisés qui avaient plus la consistance de biscuits.
Les miches de pains sont soumises très brièvement à des températures de 1600°C pour détruire toutes les spores produisant des moisissures. Deux tranches de pain fabriquées avec de la farine irradiée seront emportées par l’équipage pour tester les méthodes alternatives de conservation des aliments, c’est à dire sans utiliser la réfrigération.
La nourriture de la mission Apollo 13 est lyophilisée à 70%, principalement en raison du manque de place pour le stockage. Le pain a été traité avec de l’azote gazeux pour retarder le rassissement.
D’autres premières consistent à emporter des noix de pécan pour stimuler l’appétit des astronautes, des cristaux d’orange déshydratés modifiés pour éviter leur agglomération, et du riz que l’on reconstitue instantanément en y ajoutant de l’eau chaude.
Le Dr Smith travaille déjà sur la nourriture des missions Skylab qui dureront 120 jours, quand de la nourriture bien chaude sera la bienvenue. Le principal obstacle étant la difficulté de chauffer les aliments en impesanteur, le Dr Smith espère pouvoir faire tester un appareil de chauffage à bord d’Apollo 14. »