En dépit d’une couverture médiatique importante, presse et télévision, les européens ont considéré la mission Apollo 14, qui s’est déroulée du 31 janvier au 9 février 1971, comme de l‘acquis.
En février 1971, une étude du New York Times révèle que l’intérêt des européens pour le programme spatial américain a diminué, depuis le premier atterrissage sur la Lune d’Apollo 11, et l’odyssée d’Apollo 13. Une exception notable l’Allemagne de l’Ouest.
Dans certains pays, les événements locaux ont éclipsé la troisième visite de l’Homme sur la Lune.
Des sondages en Allemagne de l’Ouest montrent que 64 % des allemands sont pour la continuation des vols spatiaux habités.
Le journal Frankfurter Rundschau dans un éditorial a écrit : « Ce que Shepard et Mitchell ont accompli n’aurait pas pu l’être par un Lunokhod. » (Lunokhod 1 est un véhicule mobile automatique bardé d’instruments scientifiques et photographiques envoyé vers la Lune le 10 novembre 1970 par l’URSS. Il atterrit dans la mer des Pluies le 17 novembre, fonctionnera une dizaine de mois, parcourant une dizaine de kilomètres…)
Les journaux polonais ont traité de la même manière Lunokhod 1 et Apollo 14, mais en soulignant l’exploit technologique du vaisseau automatique.
La presse soviétique, a bien sûr mis en exergue les problèmes rencontrés par Apollo 14, pour suggérer la supériorité des vaisseaux automatiques.
L’homme de la rue soviétique semble être blasé, bien que certains russes aient demandé des renseignements sur les vols lunaires à des occidentaux. Le journal Izvestia suit le vol Apollo 14 avec son correspondant à New-York qui écrit que la canne offert à Alan Shepard en guise de boutade juste avant le lancement, est devenue le vrai symbole de cette mission, puisque les articles font la part belle aux incidents rencontrés, notamment au début de la mission en orbite terrestre, lors du problème d’amarrage du module de service et de commande (CSM) avec le module lunaire (LM), qui permet d’extraire ce dernier du SLA.* Le journal pour les jeunes Komsomolskaya Pravda quant à lui loue l’indéniable bravoure des astronautes.
Au Royaume-Uni, le vol d’ Apollo 14 passe bien après les troubles en Irlande du nord, et la faillite de Rolls-Royce Ltd. Les retransmissions en direct de la mission Apollo 14 ont été bien en deçà de celles dévolues aux missions précédentes.
En Italie, Apollo 14 a partagé la une avec le tremblement de terre de magnitude 4,5 qui a rasé 60% de la ville de Tuscania, et les désordres civils, des émeutes éclatent à nouveau à Reggio de Calabre. Et le 9 février la panne de courant de plus de quatre heures à New-York a été aussi commentée que le retour sur Terre des astronautes. La couverture radio et télévisuelle des médias italiens a été la même mais l’intérêt du public moindre. Le pape Paul VI a qualifié Apollo 14 comme une avancée pour toute l’humanité.
En France l’intérêt du public a décru au fur et à mesure que la mission progressait. Les journaux et la télévision ont réalisé une couverture exhaustive de la mission mais les foules n’ont pas été aussi captivées qu’il y a deux ans.
Les espagnols également se sont désintéressés de l’exploration spatiale, comme les hongrois et les yougoslaves. Un responsable estudiantin d’obédience communiste de Zagreb a dit : « Si les américains et les russes avaient la bonne idée de coopérer dans l’espace, au lien d’emmener leur rivalité sur la Lune, peut-être qu’il pourrait y avoir du progrès scientifique sur Terre, et que les nations les plus modestes pourraient être aidées, qu’on leur apporte la connaissance au lieu de les exclure de la science en raison de son coût. »
*SLA = Spacecraft Lunar Module Adapter
Manœuvre dite de la transposition, de l’amarrage et de l’extraction du LM