Apollo 8 et la chasse aux papillons

Environ 18 heures après le début de la mission Apollo 8 (18 heures MET, c’est-à-dire à partir du décollage. MET = Mission Elapsed Time) le commandant Frank Borman, atteint par le mal de l’espace, est pris de nausées et se met à vomir.

Bien que William Anders lui ait tendu un sac en plastique, des « résidus » s’échappent et flottent dans le vaisseau spatial… peu après il a la diarrhée…
 
James Lovell et William Anders ont passé un petit moment à rattraper des particules de vomi et de matières fécales avec des serviettes en papier.
 
Anders dira plus tard : « C’était un peu comme aller à la chasse aux papillons »

Apollo 8, t’es gonflé quand même

Les astronautes de la mission Apollo 8 sont en orbite autour de la Terre, avant le « Go for TLI », (Injection Trans lunaire), nous sommes à 1 heure 13 minutes et 37 secondes dans le déroulement de la mission.

James Lovell, qui s’est glissé sous les couchettes pour effectuer un réalignement de la plate forme de guidage, accroche l’anneau, qui déclenche le gonflage automatique de son gilet de sauvetage, fixé sur la combinaison.

A la vue de son coéquipier avec sa « bouée » jaune gonflée autour du cou, Frank Borman, le commandant de la mission, lui jette un regard désabusé que Lovell n’oubliera jamais.

Afin de ne pas surcharger le système de recyclage de l’air, car le gonflage est assuré par une cartouche de CO2, le gilet de sauvetage sera dégonflé, en faisant passer le gaz par le dispositif qui sert à évacuer l’urine dans l’espace.

001:13:37 Lovell : Oh, flute !
001:13:38 Borman : Qu’est ce qu’il y a ?
001:13:40 Lovell : C’est mon gilet de sauvetage .
001:13:41 Borman en rigolant : Tu plaisantes ?

 

La visite de Charles Lindbergh

Le 20 décembre 1968, la veille du lancement, les astronautes d’Apollo 8 ont un invité surprise à déjeuner, Charles Lindbergh en personne, accompagné de sa femme Anne.

41 ans après avoir été le premier à franchir l’Atlantique en avion, il vient, à 66 ans, rendre un hommage à ces hommes, qui s’apprêtent à traverser un océan autrement plus vaste et inexploré.

Outre Frank Borman, James Lovell et William Anders, sont présents, les astronautes Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Fred Haise qui forment l’équipage suppléant.

Lindbergh, leur héro, leur raconte comment il a rencontré Robert Goddard. Il se remémore une conversation qu’il a eu avec lui, concernant un voyage vers la Lune, et le coût faramineux d’une telle entreprise : « Cela coûterait au moins un million de dollars » avait prédit Goddard.

Tous éclatent de rire.

Lindbergh leur demande combien de carburant allait consommer la Saturn V, un des astronautes lui répond : « 20 tonnes par seconde ». Lindbergh esquisse un sourire :  « Dans les premières secondes de votre vol vous consommerez 10 fois plus de carburant que moi pendant tout le voyage ! »

La Saturn V brûlait 13 500 kg de carburant par seconde, (2,7 tonnes par moteur F1), le Spirit of Saint-Louis quant à lui a consommé 1 380 kg de kérosène pour parcourir 5 808 km en 33 h et 30 min.

La Saturn V brûlait donc chaque dixième de seconde ce que l’avion de Lindbergh a consommé pendant la totalité de son périple.