Le premier badge de mission

Les premiers astronautes à avoir porté un « badge de mission », furent Cooper et Conrad pour Gemini V, mission qui doit durer 8 jours.
L’idée vient de Gordon Cooper.
Sur ce badge ils avaient ajouté une devise : « 8 days or bust », (8 jours ou c’est le fiasco) mais James Webb en personne demanda à ce que l’on supprime cette phrase, juste au cas où (« bust » peut signifier également éclater ou bombe !), et afin d’éviter que le public se focalise uniquement sur la durée de la mission.
Cooper qui avait déjà fait faire plusieurs badges, a juste recouvert « la devise » » avec un morceau de tissu.
Dans un mémo de James Webb à Donald Slayton, daté du 14 août, (à l’origine les astronautes devaient décoller le 19) l’Administrateur de la NASA, fait référence à ce type de badge de mission, en tant que « Cooper patch »…

Les badges que l’on trouve actuellement pour le programme Mercury, et les deux premières missions Gemini, ont été réalisés bien après… pour les collectionneurs !

PS : La mission Gemini V n’a pas duré 8 jours mais 7 jours, 22 heures, 56 minutes, ce qui n’a pas empêché Cooper d’enlever le morceau de tissu qui recouvrait son slogan !

Charles "Pete" Conrad et Gordon Cooper - Gemini V

Charles « Pete » Conrad et Gordon « Gordo » Cooper sur le porte-avion de récupération USS Lake Champlain.

Malheureusement, ce sera le dernier vol spatial du si talentueux Gordon Cooper !

Gros plan sur les fameux badges

Le chariot « Conestoga » symbolise le caractère pionnier de la mission

Gemini 5 ou « Arrêtez la Terre, je veux descendre ! »

A bord de Gemini 5, Gordon Cooper et Pete Conrad sont dans l’espace depuis plus d’une semaine, ils viennent de battre le record de durée dans l’espace, il est temps de revenir sur Terre.

Hélas, l’ouragan Betsy* en formation sur  les Antilles, oblige le centre de contrôle à déplacer le point d’amerrissage de plusieurs centaines de kilomètres et d’avancer quelque peu l’heure du retour.

 

La rentrée s’effectue sans problème, mais l’amerrissage se produit à 92 milles marins en avant du point prévu (soit 170,3 km) et à 70 milles marins (130 km) du porte-avions USS Lake Champlain.

 

Cooper ayant vu sur ses instruments qu’ils vont être « un peu court », il a fait pivoter la capsule de 90° au lieu de 53° pour augmenter la trainée, sans cette correction l’erreur aurait été encore plus importante. Ce faisant Cooper et Conrad ont encaissé jusqu’à 7,2 g.

 

En dépit de cette imprécision, les astronautes de Gemini 5 sont rapidement repérés et récupérés.

 Christopher Kraft est sur le point d’allumer son cigare, lorsqu’un ingénieur tout penaud de « flight dynamics » s’avance vers lui, et lui avoue qu’une stupide erreur a été commise dans le calcul du point d’amerrissage.

En effet, la vitesse de rotation de la Terre n’a pas été correctement prise en compte, au lieu d’utiliser la bonne valeur, 360,98°, on a pris 360,00° ** .

__ « Je suppose que cela n’arrivera plus ? » lance Kraft
__« Non, « Flight », certainement pas ! »
__« Vous savez que vous allez en entendre parler tout au long de la Splashdown Party (Fête qui célèbre la fin d’une mission) »
__« Oui monsieur ! »
__« Bon, retournez travailler ! »

En effet, les gars de « Flight Dynamics » n’ont pas été épargnés ce soir-là.

«Très forts, vous avez théoriquement arrêté la Terre, afin que Cooper et Conrad puissent descendre». Une comédie musicale de Broadway s’intitulait  “Stop the world, I want to get off” !

Cette bourde a été évoquée lors de la conférence de presse d’après vol, et a bien évidemment été mentionnée dans les différents comptes rendus de la mission.

 

Cette erreur n’a jamais été réitérée !

* Betsy fut l’ouragan de la zone Atlantique le plus violent  de l’année 1965 (catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson).

 ** Pour effectuer une rotation complète sur elle-même la Terre parcourt 360,98° et non 360°, (cf différence entre jour sidéral, 23 heures, 56 minutes et 4 secondes et le jour solaire moyen qui est de 24 heures)

Günter Wendt – Un petit cadeau pour Gordo !

Lors de son vol Mercury Faith 7, Gordon Cooper rencontra quelques problèmes avec son système collecteur d’urine.

Quelques temps plus tard, Günter Wendt lui offrit « Le Système de Transfert d’Urine du Futur » (The Urine Transfer System of the Future).

Il s’agissait d’un vieux robinet, scellé sur une base, qui laissait s’écouler un liquide jaunâtre lorsqu’on l’ouvrait. Pour ce faire Günter Wendt avait percé un trou minuscule qui lui permettait à loisir de remplir le conduit du robinet grâce à une seringue hypodermique… au grand dam de Cooper !  Gotcha !