Le drapeau américain planté sur la Lune lors de la mission Apollo 17, était plus grand que les cinq drapeaux précédents ; 1,00 x 1,80 mètres au lieu de 0,90 x 1,50 m.
Une autre particularité, ce drapeau a fait le voyage sur la Lune avec Apollo 11, puis fut accroché dans la Salle de Contrôle de Mission n°2 (MOCR qui se prononce « moh-ker » : Mission Operation Control Room).
C’est Harrison Schmitt, qui a eu l’idée de l’emporter pour le laisser sur la Lune !
118:21:24 (Temps écoulé depuis le décollage h:min:s) : Début du déploiement du drapeau dans la vallée de Taurus-Littrow, qui dure environ une minute et quarante secondes.
118:23:53 Cernan: « …this has got to be one of the most proud moments of my life. I guarantee you. » « Ce doit être l’un des plus grands moments de fierté de ma vie. Je vous le garantis. »
118:24:06 Schmitt: « Houston, je ne sais pas combien de personnes sont au courant, mais ce drapeau était accroché au MOCR depuis Apollo 11. Et c’est avec une extrême fierté que nous le déployons sur la Lune, afin qu’il y reste aussi longtemps que possible, en l’honneur de toutes les personnes qui ont travaillé si dur pour nous permettre d’être ici, ainsi que tous les autres équipages, et de faire que ce pays, les Etats-Unis, et l’humanité, soient un peu différents de ce qu’ils furent.
Eugene Cernan et Harrison Schmitt, ont emporté sur la Lune un drapeau identique, afin de remplacer celui de la salle de contrôle !
Ils le remettront au Directeur de Vol Eugene Kranz, à l’occasion d’une petite cérémonie, qui l’acceptera au nom de tous les contrôleurs de vol.
Les astronautes Eugene Cernan et Harrison Schmitt ont débuté la première des trois activités extravéhiculaires* sur la surface de la Lune de la mission Apollo 17, il y a quatre heures et trente-cinq minutes, et se trouvent alors à la Station 1, à quelque 150 mètres du cratère Steno, à une distance d’environ 1,6 km au sud du LM. Un site d’exploration géologique qu’ils ont rejoint en « jeep lunaire ».
Peu avant de retourner vers le LM le géologue Harrison Schmitt se met à chanter une adaptation circonstancielle du refrain de la chanson « The Fountain in the Park », composée par Robert King (1862-1932) en 1884, qui a utilisé le pseudonyme Ed Haley pour la signer. L’extrait en question a notamment été interprété par Judy Garland dans la comédie musicale « En avant la musique » (Strike Up the Band) sortie en 1940.
While strolling through the park one day In the merry merry month of May I was taken by surprise By a pair of roguish eyes In a moment my poor heart was stole away
C’est ainsi que le 12 décembre 1972, Harrison Schmitt et Eugene Cernan chantent tous les deux sur la Lune…
121:35:45 (Temps écoulé depuis le décollage, h:min:s) Harrison Schmitt commence : « I was strolling on the Moon one day… » (Je me baladais sur la Lune un jour…)
121:35:49 Eugene Cernan entonne : (Les deux chantent en même temps) « …in the merry, merry month of… » (en ce joyeux, joyeux mois de…)
La mission Apollo 17 se déroulant au moins de décembre, Schmitt utilise très justement le mois en cours, alors que Cernan s’en tient à la chanson originale.
121:35:52 Cernan le reprend : « No, May. »
121:35:54 Schmitt rectifie : « May. »
121:35:55 Schmitt poursuit : « When much to my surprise, a pair of bonny eyes.. ». (Quand à ma grande surprise une paire de beaux yeux…) Schmitt ne se souvient plus des paroles…) « …be-doop-doo-doo… »
Il s’interrompt pour ajouter : « Isn’t this a neat way to travel? » (N’est ce pas un moyen sympa de voyager ?) faisant également référence à leur façon de se déplacer sur la Lune ; par bonds, puis continue à chantonner : « …dum du dum du dum… »
A 121:36:05 Robert Parker [Astronaute du groupe 6 (1967)] qui fait office de capcom annonce : « Sorry about that, guys, but today may be December ». [Désolé de vous dire ça les gars, mais aujourd’hui (dans le contexte présent), Décembre serait plus approprié.]
Dans l’Apollo 17 Lunar Surface Journal de Eric M. Jones, la remarque de Robert Parker est retranscrite comme ci-dessus, mais ne s’agit-il pas plutôt d’un jeu de mot ? Et alors il eût fallu la retranscrire ainsi : « Sorry about that, guys, but today May be December » avec un M majuscule pour désigner le mois de Mai, et non l’auxiliaire modal !
La scène en image !
[30 mai 2018– ERRATUM – Depuis le 24 janvier 2017, date de publication de la présente anecdote, c’est cette vidéo que j’utilisais pour l’illustrer, comme notamment, le site : Marshall Space Flight Center History Office à cette adresse: https://history.msfc.nasa.gov/saturn_apollo/videos.html – (cf le huitième clip) , or je viens d’être contacté par M. Michel Ramseyer qui m’indique que les images en question concernent en réalité la mission Apollo 16… Effectivement, il s’agit bien de John Young et Charles Duke se dirigeant vers « House Rock », un rocher d’une douzaine de mètres de haut et de seize à vingt mètres de large (la taille d’une maison, quoi !) et non pas d’Eugene Cernan et Harrison Schmitt ! ]
Voici donc les bonne images !
Mes plus chaleureux remerciements à M. Ramseyer, et mes plus vives félicitations pour sa redoutable perspicacité.
*La première des trois activités/sorties extravéhiculaires, ou EVA (pour Extra Vehicular Activity) a commencé le 11 décembre à 23:54:49 (avec Eugene Cernan qui sort du LM le 12 décembre à 00:01:00) et se termine le 12 décembre à 7:06:42, heure UTC. (De 117:01:35 à 124:13:28 GET – Ground Elapsed Time i.e. le temps écoulé depuis le décollage.)
La deuxième EVA dure 7:36:56, et la troisième 7:15:08. Il y a également une sortie dans l’espace de Ronald Evans lors du trajet retour d’une durée de 1 heure et 7 minutes.
La durée de l’activité extravéhiculaire est calculée à partir de la dépressurisation complète du module lunaire jusqu’à sa re pressurisation.
Juste avant l’allumage des cinq moteurs de la Saturn V, qui vont illuminer le Centre Spatial Kennedy tel un lever de soleil à minuit, Eugene Cernan le commandant de la toute dernière mission Apollo, qui compte déjà deux vols spatiaux à son actif, dit ces quelques mots à ses coéquipiers, Ronald Evans et Harrison Schmitt, dont aucun n’est encore allé dans l’espace :
« Je sais que vous ferez du bon boulot », puis il ajoute : « Mais avant tout, profitez, savourez chaque instant, car vous ne ferez jamais plus un truc pareil ! »