Apollo 8, le Père Noël existe

Comme pour l’insertion en orbite lunaire, LOI (Lunar Orbit Insertion), les astronautes d’Apollo 8 doivent effectuer l’allumage du SPS (Service Propulsion System) pour l’injection sur une trajectoire qui les ramènera vers la Terre, TEI (Trans Earth Injection) alors que le vaisseau spatial se trouve derrière la Lune.

Le centre de contrôle de Houston ne peut rien faire, si ce n’est attendre avec impatience et anxiété le rétablissement des communications avec le vaisseau spatial. Nous sommes le 25 décembre 1968 vers 1 heure du matin. La tension est à son comble, car si le moteur ne s’allume pas les astronautes resteront en orbite autour de la Lune…

Soudain, 40 minutes après la perte de tout faisceau de communication « loss of signal », James Lovell brise un silence de plomb et pour annoncer le succès de la manœuvre dit : « Houston, Apollo 8, sachez que le Père Noël existe ! » (“Houston, Apollo 8, please be informed there is a Santa Claus”).

Mission Control laisse éclater sa joie et son soulagement. Kenneth Mattingly, le CapCom, leur répond : « Vous êtes mieux placés que nous pour affirmer ça ! »

Cette petite phrase fait référence à un célébrissime éditorial paru dans le New York Sun le 21 septembre 1897. 

Le rédacteur en chef avait reçu une lettre d’une fillette de 8 ans, Virginia O’Hanlon : « Cher Rédacteur en chef, j’ai 8 ans. Certains de mes amis prétendent que le Père Noël n’existe pas. Papa m’a dit que ce qu’on lit dans « Le Sun », c’est la vérité. Alors dites moi la vérité, est ce que le Père Noël existe ? »

L’éditorial de Francis Pharcellus Church est resté dans toutes les mémoires et est l’un, si ce n’est, le plus célèbre éditorial jamais paru aux Etats-Unis, voici ma traduction :

Oui Virginie, le Père Noël existe.

Virginie, tes amis sont dans l’erreur. Ils sont affectés par l’incrédulité d’une ère dominée par les sceptiques. Ils ne croient que ce qu’ils voient. Ils pensent que rien ne peut exister au-delà de la capacité de compréhension de leurs petits esprits.

Tous les esprits, que ce soit ceux des adultes ou des enfants sont limités. Dans notre immense univers, l’homme n’est rien de plus qu’un insecte, avec le cerveau d’une fourmi si on le compare avec l’intelligence qu’il faudrait avoir pour comprendre l’univers infini qui nous entoure.

Oui Virginie, le Père Noël existe. Il existe aussi sûrement qu’existe l’amour, la générosité et la spiritualité, et tu sais bien que ces vertus sont nos raisons de vivre. Comme le monde serait triste sans Père Noël, aussi triste que s’il n’y avait pas de Virginie. Il n’y aurait pas de poésie, pas d’amour pour rendre nos existences plus supportables. Il n’y aurait plus rien pour nous passionner.

Cette lumière que les enfants irradient et qui illumine notre monde  s’éteindrait à jamais. Comment ne pas croire au Père Noël !

Autant ne plus croire aux fées ! Tu pourrais demander à ton papa de faire surveiller toutes les cheminées le jour de Noël, pour que l’on attrape le Père Noël. Même si tu ne le vois pas, qu’est ce que cela prouve ? Personne ne voit le Père Noël, cela signifie-t-il qu’il n’existe pas ?

Les choses les plus réelles ne sont pas forcément visibles par les adultes ou les enfants ! Tu as déjà vu des fées danser dans les jardins ? Bien sûr que non, mais cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas là !

Personne ne peut concevoir ni même imaginer toutes les choses merveilleuses qui existent dans notre monde et que personne ne pourra jamais voir ! On peut casser le hochet d’un bébé pour voir ce qui provoque le bruit à l’intérieur, mais il y a des choses que même l’homme le plus fort, ni même l’union des forces de tous les hommes qui ont vécus ne pourra jamais révéler.

C’est la foi, la poésie, l’amour, qui permet de voir la beauté des choses. Est-ce que tout est réel ? Il y a tellement de choses insaisissables dans ce monde. 

Le Père Noël n’existe pas ! Dieu merci il existe et existera toujours. Dans mille ans, Virginie, que dis-je, dans 10 fois 10 000 ans, il continuera de rendre les enfants heureux.

Francis Pharcellus Church (1839-1906)

Quelques pathétiques illuminés qui croient dur comme fer à la présence d’une base lunaire sur la face cachée de la Lune prétendent que le terme « Santa Claus » est un code secret qui désigne une entité extra-terrestre. Walter Schirra lors de la mission Gemini 6, et James Lovell d’ Apollo 8, auraient de la sorte prévenu le centre de contrôle qu’ils avaient vu quelque chose !

Gemini 9, tout en poésie !

En ce premier juin de l’année 1966, Thomas Stafford et Eugene Cernan de la mission Gemini 9 (Gemini IX A) attendent la mise à feu de la fusée Atlas.

Malheureusement, à T-3 minutes un problème de communication entre les ordinateurs au sol et celui de Gemini, entraine le report du lancement.

Lorsque Stafford apprend la mauvaise nouvelle il exprime sa déception en lâchant un « Oh zut ! » (Ce sont en tout cas les propos tels qu’ils furent rapportés par le service des relations publiques.)

Lorsque deux jours plus tard, Stafford et Cernan s’apprêtent à entrer dans leur vaisseau spatial, pour une nouvelle tentative de lancement, ils sourient, en apercevant sur ce dernier un écriteau sur lequel figure un petit « poème », écrit par leurs collègues James Lovell et Buzz Aldrin (l’équipage suppléant) :

« On plaisantait auparavant,
 mais plus maintenant.
Faites en sorte d’envoyer vos c… euh, personnes, dans l’espace,
Ou nous aurons aucun scrupule à prendre votre place »

Jim et Buzz

Ce jour-là le lancement a bien eu lieu !

Où est le plan de vol ?

Lorsque Franck Borman et James Lovell arrivent sur orbite, lors de la mission Gemini 7 qui doit durer deux semaines, Lovell demande : « Franck, tu peux me passer le plan de vol ? »

Borman regarde à l’endroit où il devait se trouver et répond : « Il n’y a pas de plan de vol ! »

Lovell éclate d’un rire nerveux et dit : « Tu plaisantes, 14 jours ici et pas de plan de vol ! »

Un peu fébrile, Borman finit par trouver le précieux document rangé avec d’autres dossiers.

Une petite blague du « back-up  crew », Michael Collins et Edward White.