Apollo 13, des bourgeons sur les arbres

Avant le vol, James Lovell et les CapComs de la mission Apollo 13 s’étaient entendus sur un langage « codé », qui n’a dupé personne.

L’équipage voulait pouvoir s’informer en toute « discrétion », de l’état de santé de Ken Mattingly. Ce dernier soupçonné d’avoir contracté la rubéole, fut interdit de vol, et remplacé trois jours avant le décollage par Jack Swigert.

On assiste donc à cet échange bucolique :

James Lovell :  « Les arbres ont des bourgeons à Houston ? »
Vance Brand, le capcom :  « Pas encore, on se croirait toujours en hiver »
Lovell : « C’est bien ce que je pensais ! »
Brand :  « Je crois qu’il n’y aura toujours pas de bourgeons samedi, lorsque vous serez de retour ».

Effectivement, Mattingly, soupçonné d’avoir été contaminé par Charlie Duke, qui lui a bien eu la rougeole, ne développera pas la maladie… Encore une de ces ironies de la vie !

Apollo 8 et la chasse aux papillons

Environ 18 heures après le début de la mission Apollo 8 (18 heures MET, c’est-à-dire à partir du décollage. MET = Mission Elapsed Time) le commandant Frank Borman, atteint par le mal de l’espace, est pris de nausées et se met à vomir.

Bien que William Anders lui ait tendu un sac en plastique, des « résidus » s’échappent et flottent dans le vaisseau spatial… peu après il a la diarrhée…
 
James Lovell et William Anders ont passé un petit moment à rattraper des particules de vomi et de matières fécales avec des serviettes en papier.
 
Anders dira plus tard : « C’était un peu comme aller à la chasse aux papillons »

Apollo 8, t’es gonflé quand même

Les astronautes de la mission Apollo 8 sont en orbite autour de la Terre, avant le « Go for TLI », (Injection Trans lunaire), nous sommes à 1 heure 13 minutes et 37 secondes dans le déroulement de la mission.

James Lovell, qui s’est glissé sous les couchettes pour effectuer un réalignement de la plate forme de guidage, accroche l’anneau, qui déclenche le gonflage automatique de son gilet de sauvetage, fixé sur la combinaison.

A la vue de son coéquipier avec sa « bouée » jaune gonflée autour du cou, Frank Borman, le commandant de la mission, lui jette un regard désabusé que Lovell n’oubliera jamais.

Afin de ne pas surcharger le système de recyclage de l’air, car le gonflage est assuré par une cartouche de CO2, le gilet de sauvetage sera dégonflé, en faisant passer le gaz par le dispositif qui sert à évacuer l’urine dans l’espace.

001:13:37 Lovell : Oh, flute !
001:13:38 Borman : Qu’est ce qu’il y a ?
001:13:40 Lovell : C’est mon gilet de sauvetage .
001:13:41 Borman en rigolant : Tu plaisantes ?