James Lovell, tout bien réfléchi

James Lovell a affirmé, que l’explosion du réservoir d’oxygène du module de service, lors de la mission Apollo 13, ne pouvait tomber à un plus mauvais moment…

Pourtant, si la déflagration avait eu lieu alors que le LM était sur la Lune, les trois astronautes seraient morts, deux coincés sur la Lune, et l’autre dans le CM.

Si l’explosion avait eu lieu en orbite lunaire, utiliser le LM pour quitter son orbite eut été extrêmement délicat. 

James Lovell reconnaîtra que finalement, en y réfléchissant bien, ils ont eu de la « chance » que l’accident se produise à ce moment-là !

La visite de Charles Lindbergh

Le 20 décembre 1968, la veille du lancement, les astronautes d’Apollo 8 ont un invité surprise à déjeuner, Charles Lindbergh en personne, accompagné de sa femme Anne.

41 ans après avoir été le premier à franchir l’Atlantique en avion, il vient, à 66 ans, rendre un hommage à ces hommes, qui s’apprêtent à traverser un océan autrement plus vaste et inexploré.

Outre Frank Borman, James Lovell et William Anders, sont présents, les astronautes Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Fred Haise qui forment l’équipage suppléant.

Lindbergh, leur héro, leur raconte comment il a rencontré Robert Goddard. Il se remémore une conversation qu’il a eu avec lui, concernant un voyage vers la Lune, et le coût faramineux d’une telle entreprise : « Cela coûterait au moins un million de dollars » avait prédit Goddard.

Tous éclatent de rire.

Lindbergh leur demande combien de carburant allait consommer la Saturn V, un des astronautes lui répond : « 20 tonnes par seconde ». Lindbergh esquisse un sourire :  « Dans les premières secondes de votre vol vous consommerez 10 fois plus de carburant que moi pendant tout le voyage ! »

La Saturn V brûlait 13 500 kg de carburant par seconde, (2,7 tonnes par moteur F1), le Spirit of Saint-Louis quant à lui a consommé 1 380 kg de kérosène pour parcourir 5 808 km en 33 h et 30 min.

La Saturn V brûlait donc chaque dixième de seconde ce que l’avion de Lindbergh a consommé pendant la totalité de son périple.

Les fous du volant

Un matin, début 1963, six bolides flamboyants filent sur l’ « Interstate 45 » en direction de Houston.

Roulant à plus de 150 km/h, les six conducteurs slaloment entre les voitures parmi les automobilistes médusés, deux Corvettes doublent une voiture en même temps, l’une par la gauche, l’autre par la droite.

Ils se frayent un chemin, se faufilant entre les voitures au mépris du danger… En entrant dans la ville, ils ralentissent à peine, la course poursuite n’est pas terminée.

Il s’agit d’arriver le premier au parking situé devant l’immeuble Farnsworth & Chambers où se trouvent les bureaux provisoires de l’ « Astronaut Office ». Le nouveau centre spatial près de Houston n’est pas encore terminé.

Les voitures déboulent dans la parking à peu près en même temps. Les conducteurs en sortent. Que des astronautes, il y a Gus Grissom, Wally Schirra, Gordo Cooper, Deke Slayton, Jim Lovell et Pete Conrad.

Les fous du volant sont hilares. Donald Slayton allume alors un gros cigare et marmonne entre les dents : « P…. de Dieu, on devrait arrêter ces conneries. On va finir par se faire coincer par les flics ! »