Apollo 11, échange de cadeaux

Comme de coutume le jour d’un décollage, Guenter Wendt offre aux astronautes de la mission Apollo 11, un petit cadeau qu’il a fabriqué : « C’est un objet que tout voyageur vers la Lune se doit de posséder, voici non pas les clefs de la ville, mais la clef de la Lune » et il sort une clef d’un mètre vingt, en forme de croissant de Lune, découpé dans une sorte de polystyrène ininflammable qu’il tend cérémonieusement à Neil Armstrong.

La clef symbolise celui qui détient le pouvoir de décision et de responsabilité. La remise des clefs d’une ville assiégée signifiait autrefois la capitulation et aujourd’hui encore on remet symboliquement les clefs de la ville à un hôte remarquable.

A leur tour chacun des trois astronautes lui donne un cadeau, Aldrin, sérieux et grave lui offre une bible dédicacée, Armstrong beaucoup plus « léger » lui offre un coupon pour un voyage spatial gratuit « Tour gratuit – Taxi Spatial – Bon pour un voyage gratuit entre n’importe quelle planète, lune, étoile ou galaxie – Kilométrage illimité – Voyage confortable à la vitesse de la lumière – Vaisseau spatial ultra moderne »

Quant à Collins, il lui donne un poisson mort, une truitelle épinglée sur un cadre en bois, en souvenir de leurs nombreuses parties de pêche.

Apollo 11, le Tsar du vaisseau spatial

Au matin du quatrième jour, comme à l’accoutumée, le CapCom Bruce McCandless fait une petite revue de presse aux astronautes d’ Apollo 11 en route vers la Lune.

Ainsi, il les informe que le journal officiel du parti communiste soviétique, la Pravda, a surnommé Neil Armstrong le Tsar du vaisseau spatial.

« En ce moment le Tsar se lave les dents » ironise Mike Collins, qui dès lors, n’appellera plus son commandant que par ce titre.

La vieille rivalité entre les astronautes diplômés de West Point et ceux d’Annapolis

La plupart des astronautes Mercury, Gemini et Apollo sont diplômés de l’Académie Militaire de West Point, ou de l’Académie Navale d’Annapolis, et en gardent bien évidemment une très grande fierté, et une loyauté à toute épreuve.

Lors des longues missions Apollo, le Capcom donne régulièrement aux astronautes, des nouvelles de ce qui se passe sur Terre.

Ainsi, lors de la mission Apollo 8, le Capcom Michael Collins rapporte les infos, et communique les résultats sportifs…

Pour taquiner un peu James Lovell et William Anders (Naval Academy), il leur rappelle les résultats d’un match inter armées qui s‘est joué des semaines auparavant et où la Navy avait perdu 14 à 21 contre l’Armée…

La réaction de James Lovell : « Il y a des interférences Houston, je ne vous entends pas, je vous rappelle l’année prochaine ».

Toujours sur Apollo 8,  Frank Borman de West Point, le commandant de la mission, n’a pas manqué de se faire chambrer par ses deux collègues de l’Académie Navale, qui lui faisaient de constantes allusions sur son passé de « terrien », qui sont si facilement sujets au mal de mer…

Borman avait été si malade (vomissements, diarrhée) lors des premières heures de la mission, que Houston avait même envisagé d’écourter la mission, de peur qu’il ne s’agisse d’une affection virale susceptible de contaminer le reste de l’équipage !