Collins a une bonne idée

Frank Borman demanda un jour à Neil Armstrong, en présence d’autres astronautes, s’il  avait une idée sur ce qu’il allait dire en posant pour la première fois le pied sur la Lune.

Michael Collins intervient alors: « S’il avait des couilles, il dirait : Oh mon dieu, quelle est cette créature ? puis il hurlerait un bon coup et fermerait son micro ! »

A l’époque (c’est peut être toujours le cas) certains illuminés pensaient qu’il y avait une base d’extra-terrestres sur la face cachée de la Lune !

Un sondage révélateur

Trois ans après la fin du programme Apollo, Michael Collins (Gemini 10 – Apollo 11), alors directeur du Musée de l’Air et de l’Espace de Washington D.C., organise un petit sondage sur un panel de 100 visiteurs… 

La question est la suivante: « Combien d’Hommes ont marché sur la Lune ? »

Plus d’un tiers des personnes ont répondu 6 et seulement 10 ont donné la réponse exacte : 12

A la grande surprise de Collins personne n’a répondu : aucun.

En effet, juste après Apollo 11 un sondage national avait révélé que 10% des américains refusaient de croire que des Hommes avaient réellement atterris sur la Lune. Pour eux il s’agissait d’une mystification gouvernementale élaborée dans un studio pas très loin de Roswell ! (sic)  Ce genre d’élucubrations est d’ailleurs toujours d’actualité, à grand renfort de « preuves irréfutables » plus abracadabrantes les unes que les autres !

Concernant  la première partie de l’anecdote je me permets d’évoquer une petite histoire personnelle.

Lorsque mon fils était CE2, il planchait avec ses petits camarades sur un exercice qui évoquait les dates historiques relatives à Spoutnik, Gagarine et Apollo 11.

Lors de la correction un élève demande à la maîtresse combien de personnes ont marché sur la Lune, au total. Cette dernière répond… trois !

Mon fils, bien informé sur le sujet, lève aussitôt le doigt : « Non maîtresse il y en a eu douze ! »

« Non non » assure t-elle « il n’y en a eu que trois ! »

Le lendemain j’ai pu en discuter avec la maîtresse qui a aussitôt rectifié l’information auprès de ses élèves ! (Il est intéressant de préciser qu’il s’agit d’une enseignante d’une cinquantaine d’années.)

Apollo 11, dernière conférence de presse avant d’entrer dans l’Histoire

Le samedi 5 juillet, les astronautes de la mission Apollo 11 participent, dans l’auditorium du bâtiment 1 du Centre des Vaisseaux Spatiaux Habités à Houston, à la dernière conférence de presse avant le décollage.

Ils arrivent en portant des masques de protection, qu’ils enlèvent en entrant dans une sorte d’abri transparent (cf photo ci-dessous), qui permet grâce à un flux d’air savamment dosé et orienté, de les isoler, en empêchant l’air extérieur d’y pénétrer. Le but étant bien entendu d’éviter toute contamination à quelques jours du départ.

Par respect, certains journalistes ont même pris la peine de porter des masques chirurgicaux.

Ces derniers sont bien plus intéressés par le côté humain, que par la technologie. Les questions sont essentiellement d’ordre philosophique, ils veulent savoir ce que les astronautes ressentent, comment ils appréhendent cette mission ô combien historique.

Avec des caractères comme ceux d’Armstrong et Aldrin, ils sont plutôt mal tombés.

Seul Michael Collins est  un peu plus disert, malheureusement pour les journalistes, c’est justement celui qui ne marchera pas sur la Lune

Comme il le dira plus tard : « Si la NASA avait souhaité des personnes plus enclines à ressentir et à partager des émotions, elle aurait mieux fait de choisir un équipage composé d’un philosophe, d’un prêtre et d’un poète, et non pas des pilotes d’essai, justement entraînés à refréner leurs émotions et à garder un esprit analytique. D’un autre côté, un tel équipage, immanquablement submergé par l’émotion, n’aurait pas pu mener à bien une mission si complexe ».

Si les astronautes n’ont pas été très loquaces quant à leurs états d’âme, ils n’ont en revanche pas manqué d’humour, ainsi  lorsqu’un journaliste demande à Neil Armstrong ce qu’il aimerait, le plus, emporter avec lui sur la Lune, il répond : « Plus de carburant ! »

[Lorsque l’on sait, qu’au moment de l’atterrissage sur la Lune, il ne leur restait qu’une quarantaine de secondes de carburant, avant de devoir interrompre la mission et mettre à feu l’étage de remontée pour rejoindre Collins !]