Neil Armstrong, motus et bouche cousue

Personne ne savait à l’avance ce que dirait Neil Armstrong, en posant le pied sur la Lune.

Ni l’administrateur de la NASA, Thomas O. Paine, ni même le Président des Etats-Unis, Richard Nixon.

Neil Armstrong  n’en avait parlé à personne, pas même à sa femme, et personne ne lui a dicté ce qu’il devait dire.

La seule chose qu’il  a confié à Charlie Duke, qui ferait office de CapCom au moment de la sortie historique, c’est qu’il emploierait le terme  « Tranquility Base ».
Il ne voulait pas que Duke soit surpris !

C’est ainsi qu’au moment où le LM a atterrit sur la Lune, Neil Armstrong annonce :  « Houston, Tranquility Base here. The Eagle has landed. » (Houston, ici la base de la Tranquillité, l’Aigle a atterrit – l’indicatif du module lunaire d’Apollo 11 est  « Eagle »)

La visite de Charles Lindbergh

Le 20 décembre 1968, la veille du lancement, les astronautes d’Apollo 8 ont un invité surprise à déjeuner, Charles Lindbergh en personne, accompagné de sa femme Anne.

41 ans après avoir été le premier à franchir l’Atlantique en avion, il vient, à 66 ans, rendre un hommage à ces hommes, qui s’apprêtent à traverser un océan autrement plus vaste et inexploré.

Outre Frank Borman, James Lovell et William Anders, sont présents, les astronautes Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Fred Haise qui forment l’équipage suppléant.

Lindbergh, leur héro, leur raconte comment il a rencontré Robert Goddard. Il se remémore une conversation qu’il a eu avec lui, concernant un voyage vers la Lune, et le coût faramineux d’une telle entreprise : « Cela coûterait au moins un million de dollars » avait prédit Goddard.

Tous éclatent de rire.

Lindbergh leur demande combien de carburant allait consommer la Saturn V, un des astronautes lui répond : « 20 tonnes par seconde ». Lindbergh esquisse un sourire :  « Dans les premières secondes de votre vol vous consommerez 10 fois plus de carburant que moi pendant tout le voyage ! »

La Saturn V brûlait 13 500 kg de carburant par seconde, (2,7 tonnes par moteur F1), le Spirit of Saint-Louis quant à lui a consommé 1 380 kg de kérosène pour parcourir 5 808 km en 33 h et 30 min.

La Saturn V brûlait donc chaque dixième de seconde ce que l’avion de Lindbergh a consommé pendant la totalité de son périple.