Neil Armstrong fête son anniversaire en quarantaine

Après avoir passé huit jours à ingurgiter de la boustifaille spatiale, les astronautes d’Apollo 11 sont ravis de savourer à nouveau de bons petits plats mitonnés par un vrai cuisinier, un chef qui partage leur quarantaine dans le LRL (Lunar Receiving Laboratory *) à Houston.

Les  personnes (une douzaine, dont trois médecins…), qui accompagnent les astronautes lors de leur « confinement » sont en isolation depuis 21 jours déjà, ceci afin de pouvoir identifier au préalable tout germe qu’ils auraient pu faire entrer dans les lieux.

La quarantaine prendra fin pour tout le monde (20 personnes au final plus les trois astronautes) le 10 août à 21 heures (heure locale – CDT) 4 heures plus tôt que prévu.

Ainsi le 5 août 1969 Neil Armstrong fête son 39e anniversaire  [presque la quarantaine !] dans le LRL, pour l’occasion, le cuisinier Jesse Stewart lui a préparé un gâteau à la vanille, son préféré !

Sur la gâteau on peut lire « Happy Birthday Neil »
39 ème anniversaire de Neil Armstrong dans le LRL

*  Très succinctement : le LRL est un bâtiment de trois étages couvrant une superficie totale de 7 700 m² qui a couté la bagatelle de 15,8 millions de dollars (USD 1965 – soit 106,46 millions USD 2009), complètement isolé, atmosphériquement parlant, de l’extérieur, destiné à accueillir tout ce qui vient de la Lune, roches, matériel utilisé par les astronautes, module de commande et bien évidemment les astronautes eux-mêmes… Sans oublier tout ce qui a été en contact avec les personnes ou éléments sus nommés (…)

Il comprend des laboratoires ultra-modernes, des appartements, un centre médical à la pointe de la technologie…

Les scientifiques craignant que les astronautes ne ramènent des agents pathogènes de la Lune avaient décrétés qu’ils resteraient en quarantaine au moins trois semaines (ce qui correspond au temps d’incubation maximal des germes terrestres).

En définitive, seuls les équipages des missions Apollo 11, 12 et 14 seront soumis à cette mesure !

Anecdote dans l’anecdote : en mai 1969 est sorti le livre de Michael Crichton « La Variété Andromède » (The Andromeda Strain) qui raconte l’histoire de quatre savants qui doivent trouver comment éradiquer un virus d’une extrême virulence, capable de ravager la planète, ramené sur Terre par un satellite en perdition.

A 16 ans Neil Armstrong obtient son brevet de pilote

En 1944, le jeune Neil Armstrong, alors âgé de 14 ans, décroche un petit boulot à 40 cents de l’heure à la pharmacie Rhine and Brading de Wapakoneta.

 Avant et après l’école, ainsi que le samedi, il fait un peu de ménage et de manutention.

Dès qu’il a économisé neuf dollars il prend son vélo et se rend au Wapak Flying Service qui se trouve à 4 km de chez lui, pour prendre un cours de pilotage avec Charles Fikenbine.

Le 5 août 1946,  le jour de son 16ème anniversaire, Neil Armstrong obtient son brevet de pilote.

A 16 ans il en parait 12, et il n’a pas encore son permis de conduire !

Comme l’a malicieusement fait remarqué son père : « Il ne fréquentait pas, il n’avait donc pas besoin de voiture ! »

Muffie, la fille de Neil Armstrong

Le dimanche 4 juin 1961, Janet Armstrong et ses deux enfants, Rick, 4 ans, et Karen, 2 ans, se promènent à Seattle, au parc Lake Washington. Neil Armstrong avait surnommé sa fille « Muffie », (de Muffin).

Neil Armstrong travaillait alors sur le projet Dyna-Soar, au NASA Flight Research Center à Edwards en Californie, et se rendait souvent chez Boeing, le contractant principal.

Il adorait son fils, mais quand sa fille est née, le 13 avril 1959, il a tout simplement changé, dira sa femme.

Armstrong a toujours eu une grande complicité avec sa mère et sa sœur, plus qu’avec son père et son frère, quand il écrivait à ses parents, ses lettres commençaient toujours par «Chère maman et la famille».

Neil Armstrong tenant sa fille dans les bras (1959)

Alors qu’elle s’amuse à sauter et à courir, Karen trébuche et tombe lourdement sur la tête, elle saigne du nez… Le soir même, Jan Armstrong remarque que sa petite fille a un problème aux yeux, elle présente un léger strabisme.

Le lendemain elle consulte un médecin qui lui recommande d’effectuer des examens approfondis.

De retour en Californie, son pédiatre l’envoie chez un ophtalmologue, ce dernier lui demande de surveiller sa fille et de revenir dans une semaine.
Maintenant les yeux de Karen se révulsent, et ce de plus en plus souvent, elle a par ailleurs des problèmes d’élocution, et perd souvent l’équilibre.

Une radiographie et une biopsie révèlent une tumeur maligne au cerveau, une tumeur très rare, incurable, qui ne représente que 10% des 1 500 cas de tumeur au cerveau touchant des enfants, répertoriés chaque année aux Etats-Unis. (Gliome Infiltrant du Tronc Cérébral).

Muffie est condamnée, sa tumeur est traitée aux rayons X, puis au cobalt-60, pour ralentir sa progression, mais Neil et Janet savent qu’ils vont perdre leur fille, et Rick sa petite sœur.

L’état de santé de Karen connut une brève rémission, courageuse elle ne s’est jamais plainte. Ses jours étant désormais comptés, les médecins conseillent aux parents de garder leur fillette à la maison.

Elle passe son dernier Noël avec toute sa famille, elle ne peut plus marcher sans aide, elle se déplace à quatre pattes, mais est suffisamment consciente pour apprécier l’événement.

Karen Armstrong – « Muffie »- Noël 1961, quelques semaines avant son décès.

Karen est partie le dimanche matin 28 janvier 1962, le jour du sixième anniversaire de mariage de ses parents.

Sur sa tombe, à Lancaster, au Joshua Memorial Park, Baby Heart Section, on peut lire « Karen Anne Armstrong, 1959 – 1962 » et entre ces deux lignes, le surnom que son père lui avait donné : « Muffie ».

Karen Anne Armstrong – « Muffie ».

Le mercredi 31 janvier, jour des funérailles de la petite Karen, tous les avions du NASA Flight Research Center sont restés au sol.

Quelque quarante ans plus tard, lors d’un entretien avec l’historien James Hansen, June, la sœur de Neil Armstrong, les yeux embués de larmes à l’évocation de cette période atroce, a affirmé que quelque part, il s’est senti responsable de la mort de sa fille : « Existe t-il un gène dans mon ADN qui a provoqué cette maladie ? ».