Une requête pour le Stoney

Entre le moment où l’équipage a pris place dans le vaisseau spatial et celui où  les communications sont reprises par le CAPCOM (CAPsule COMmunicator) du centre de contrôle de mission, juste après le décollage (plus précisément lorsque la fusée a dépassé la tour de lancement), c’est le STONEY, dans la salle de lancement (Firing Room), qui lui seul, dialogue avec l’équipage et égrène les étapes du compte à rebours.

Le terme STONEY vient d’un ingénieur de l’équipe de lancement du programme Mercury, Bill Stone. Son nom est devenu un titre.

C’est l’astronaute William Pogue qui faisait office de STONEY lors de la mission Apollo 11.

Le STONEY annonçait habituellement l’allumage des moteurs sans visuel, en fonction du compte à rebours théorique.

Neil Armstrong lui avait expressément demandé de ne pas dire « allumage » avant qu’il ne « voit réellement le feu sortir des tuyères ».

A cet effet, William Pogue avait placé sur sa console un moniteur, qui relayait les images prises par une caméra du pas de tir située sous les moteurs de la Saturn V.

Apollo 11, dernière conférence de presse avant d’entrer dans l’Histoire

Le samedi 5 juillet, les astronautes de la mission Apollo 11 participent, dans l’auditorium du bâtiment 1 du Centre des Vaisseaux Spatiaux Habités à Houston, à la dernière conférence de presse avant le décollage.

Ils arrivent en portant des masques de protection, qu’ils enlèvent en entrant dans une sorte d’abri transparent (cf photo ci-dessous), qui permet grâce à un flux d’air savamment dosé et orienté, de les isoler, en empêchant l’air extérieur d’y pénétrer. Le but étant bien entendu d’éviter toute contamination à quelques jours du départ.

Par respect, certains journalistes ont même pris la peine de porter des masques chirurgicaux.

Ces derniers sont bien plus intéressés par le côté humain, que par la technologie. Les questions sont essentiellement d’ordre philosophique, ils veulent savoir ce que les astronautes ressentent, comment ils appréhendent cette mission ô combien historique.

Avec des caractères comme ceux d’Armstrong et Aldrin, ils sont plutôt mal tombés.

Seul Michael Collins est  un peu plus disert, malheureusement pour les journalistes, c’est justement celui qui ne marchera pas sur la Lune

Comme il le dira plus tard : « Si la NASA avait souhaité des personnes plus enclines à ressentir et à partager des émotions, elle aurait mieux fait de choisir un équipage composé d’un philosophe, d’un prêtre et d’un poète, et non pas des pilotes d’essai, justement entraînés à refréner leurs émotions et à garder un esprit analytique. D’un autre côté, un tel équipage, immanquablement submergé par l’émotion, n’aurait pas pu mener à bien une mission si complexe ».

Si les astronautes n’ont pas été très loquaces quant à leurs états d’âme, ils n’ont en revanche pas manqué d’humour, ainsi  lorsqu’un journaliste demande à Neil Armstrong ce qu’il aimerait, le plus, emporter avec lui sur la Lune, il répond : « Plus de carburant ! »

[Lorsque l’on sait, qu’au moment de l’atterrissage sur la Lune, il ne leur restait qu’une quarantaine de secondes de carburant, avant de devoir interrompre la mission et mettre à feu l’étage de remontée pour rejoindre Collins !]

Le dossier de candidature de Neil Armstrong accepté in-extremis

Il s’en est fallu de très peu pour, que Neil Armstrong ne fasse pas partie des astronautes du groupe 2.

Les astronautes du groupe 2.

En effet, il avait remis son dossier de candidature une semaine après la clôture des inscriptions, le vendredi 1er juin.

Il a fallu l’intervention de son collègue, Dick Day, un expert des simulateurs de vol, avec qui il avait travaillé à Edwards. Récemment muté (en février 1962) au centre des vols spatiaux habités, au poste de Directeur adjoint de la division des opérations des équipages de vol, en charge des entraînements, il a pu placer son dossier dans la bonne pile.

Avec l’accord de Walter Williams, directeur des vols spatiaux à la NASA, qui connaissait les qualités d’Armstrong…

Il faut dire que Neil Armstrong travaillait déjà pour la NASA, il était pilote de recherche (research pilot) au Dryden Flight Research Center à Edwards en Californie.