Le 25 juin 1972, le journal soviétique spécialisé dans l’économie, Sotsialisticheskaya Industriya, (Industrie Socialiste) se fait l’écho « d’histoires curieuses qui se sont produites à Cap Kennedy ».
C’est ainsi que le journal rapporte l’histoire d’un alligator qui a déclenché le système d’alarme protégeant une fusée sur son pas de tir, quelques secondes avant la mise à feu ; l’explosion d’un missile Polaris, à 800 mètres du pas de tir, déclenchant un incendie, qui a provoqué la panique de serpents très venimeux qui se sont réfugiés dans des bâtiments ; l’histoire d’un pic-vert qui a endommagé un dispositif électronique, provoquant le report du lancement.
Les anecdotes concernant des animaux interférant avec les opérations de lancement au Centre Spatial Kennedy et au Cap Canaveral sont relativement nombreuses et pour la plupart anodines, de l’alligator qui traverse la route pendant que le van emmène les astronautes au pas de tir, à la chauve-souris agrippée au réservoir extérieur de la navette spatiale, etc.
Le risque le plus dangereux est constitué par les collisions avec des oiseaux, (310 espèces dans la région) notamment à l’époque des décollages de la navette spatiale, en raison des dommages pouvant être causés à son système de protection thermique. Risque pour lequel une « BIRD Team » a même été constituée. (En anglais bird signifie oiseau, mais dans ce cas il s’agit de l’acronyme de : Bird Investigation Review and Deterrent) en charge d’évaluer les risques liés aux oiseaux et de mettre en oeuvre les mesures dissuasives avant chaque lancement.
Ces histoires ne sont pas si curieuses en définitive, pour la bonne et simple raison que depuis 1963, le site de Merritt Island est une réserve naturelle protégée de 567 km² (Merritt Island National Wildlife Refuge et Canaveral National Seashore) sous l’égide du U.S. Fish and Wildlife Service, l’organisme d’état chargé de la protection de la faune de la flore, et des habitats naturels, aux Etats-Unis.
Les opérations liées aux lancements spatiaux, technologie de pointe s’il en est, n’étant pas incompatibles avec la préservation de la Nature.