C’est en 1958 à Amsterdam, lors du IX Congrès de la Fédération Astronautique Internationale que Wernher von Braun rencontre pour la première fois Leonid Sedov (président de la FAI de 1959 à 1961) que les occidentaux ont longtemps pris pour le responsable du programme spatial soviétique. C’est la première fois que von Braun assiste à un congrès de la FAI.
Sedov étant plus à l’aise avec l’allemand que l’anglais, c’est dans la langue de Goethe que les deux hommes s’entretiennent. (Sedov est un physicien de formation et au cours du 19ème et du début du 20ème siècle, l’allemand est la langue privilégiée des scientifiques. La science allemande est alors florissante et domine le monde, notamment en chimie et en physique…) Leur sujet de conversation tournera principalement autour de la législation spatiale et du principe de la non extension de souveraineté nationale sur la Lune par exemple. En 1958 aucune loi, aucun traité n’avait encore été signé, ni même rédigé ! A cette époque la guerre froide entre USA et URSS était à son apogée !
von Braun mit en exergue les applications pratiques, ainsi il suggéra que si américains et soviétiques venaient à atterrir en même temps sur la Lune ce ne serait pas la loi ni la politique terrestre qui s’appliquerait, et si l’une des expéditions venait à avoir un problème, tout serait mis en œuvre par l’autre pour lui porter secours et assistance. Comme le font tout naturellement les explorateurs en environnements hostiles lorsqu’il s’agit d’une question de survie. Sedov acquiesça !
Wernher von Braun, Maria von Braun et Leonid Sedov lors du XIème Congrès de la FAI à Stockholm en 1960. (Scan : Olivier COUDERC – Source : « Wernher von Braun Crusader for Space » Ernst Stuhlinger, Frederick I. Ordway III)