Lors du dîner célébrant le premier atterrissage sur la Lune, qui s’est tenu à Huntsville en Alabama, le directeur du Centre Spatial Marshall, Wernher von Braun, fit ce petit discours :
« Nous avons travaillé ensemble, et ensemble nous avons accompli notre part de la mission. La Lune est désormais accessible.
Un jour, grâce à ce que nous venons d’entreprendre, les planètes et les étoiles appartiendront à l’humanité. Atteindre le ciel, les étoiles, pourrait permettre à l’espèce humaine de s’affranchir de son confinement terrestre, peut-être même du système solaire, lui conférant ainsi l’immortalité dans cet espace immense et infini.
Pour la première fois, la vie a quitté son berceau planétaire et la destinée ultime de l’humanité n’est plus liée à celle de la Terre.
Lorsque le Mayflower a accosté les rivages de l’Amérique, les Pères pèlerins ne savaient pas ce que deviendrait cette nation.
De la même manière nous ne pouvons pas entrevoir ce qu’engendreront ces empreintes de pieds autour de la base de la Tranquillité. »
Hélas, si Apollo a probablement été la plus grande réalisation technologique de l’Histoire de l’humanité, pour ce qui est d’ouvrir à l’Homme les portes du système solaire, ce fut un magnifique désastre. En effet, contrairement à une idée communément admise Apollo n’a jamais été une étape dans la conquête de l’espace, mais bien une fin en soi. Une réponse ponctuelle à une situation ponctuelle dans le cadre bien particulier de la « guerre froide »…